Le syndicat majoritaire de pilotes (SNPL) à Air France a décidé jeudi d'engager des négociations avec la direction sur le plan stratégique "Perform 2020", mais seulement à partir du 18 septembre, soit le lendemain de l'audience judiciaire les opposant sur le solde du précédent plan, a-t-il annoncé à l'AFP.
Réunis jeudi, les 44 membres du Conseil du SNPL Air France (son "parlement") ont voté en faveur de la reprise des négociations "à une écrasante majorité", a indiqué à l'AFP Emmanuel Mistrali, porte-parole du premier syndicat de pilotes de la compagnie (65% des voix).
Dans le détail, la motion soumise en ce sens par le bureau du SNPL à son Conseil a reçu 33 votes pour, un contre et dix abstentions, a-t-il précisé. Les élus du SNPL iront donc à la prochaine réunion de négociation le 18 septembre, a indiqué M. Mistrali.
Dans une réaction transmise jeudi à l'AFP, le groupe a dit déplorer "ce nouveau délai demandé par le SNPL, alors qu'il y a urgence à agir collectivement pour assurer le retour de la rentabilité et de la croissance".
La direction avait brandi vendredi dernier la menace d'une réduction de la flotte accompagnée de licenciements, en cas d'échec d'ici fin septembre des négociations avec les personnels navigants (pilotes, hôtesses et stewards).
Le plan "Perform 2020" du groupe Air France-KLM prévoit de nouveaux efforts de productivité pour l'ensemble des personnels, à l'instar du précédent plan de restructuration "Transform 2015". Il prévoit pour Air France et ses filiales une économie de 1,1 milliard d'euros d'ici 2017.
Cet été, la direction a assigné en justice le SNPL pour l'obliger à appliquer les dernières mesures de Transform. L'audience est prévue le 17 septembre au tribunal de grande instance de Bobigny.
A la mi-août, alors que les discussions étaient gelées du fait de l'action en justice, les pilotes s'étaient exprimés majoritairement pour leur reprise, à l'occasion d'une consultation menée par le SNPL.
Mais ils avaient dans le même temps dit "non" aux derniers efforts demandés par la direction dans le cadre du plan de Transform, lancé en 2012.
Du côté des hôtesses et stewards (PNC, personnels navigants commerciaux), le dialogue semble en revanche toujours au point mort. La direction a convié vendredi les trois syndicats représentatifs mais deux d'entre eux, l'Unsa et la SNPNC/FO, ont rejeté l'invitation.
Ils refusent de renégocier d'ici fin septembre l'accord collectif des PNC qui court jusqu'à fin octobre 2016, estimant "impossible" de parvenir à un accord "dans un délai aussi court", ont-ils justifié dans une lettre adressée à l'entreprise et mise en ligne sur Internet.