La France est dans une situation "un peu à risque" cet hiver pour la sécurité de son approvisionnement en gaz étant donné le niveau actuel des stockages, a prévenu jeudi le groupe Engie (PA:ENGIE), principal opérateur de ces stockages via sa filiale Storengy.
La France a "20% de chance de se retrouver dans une crise gazière", a estimé le secrétaire général d'Engie, Pierre Mongin, lors d'un séminaire presse du groupe près de Bruxelles.
Il a notamment dénoncé l'attitude de "passagers clandestins" de certains fournisseurs de gaz, dans un marché où Engie "porte le poids" du stockage et où "la prime d'assurance n'est pas complètement répartie" entre tous les acteurs.
Si les modalités du stockage en France, très critiquées, vont bientôt évoluer, avec une réforme à l'étude, les fournisseurs ont actuellement l'obligation légale de stocker des volumes de gaz suffisants pour pouvoir répondre à la demande hivernale. Le gaz est stocké par deux entreprises: TIGF ou Storengy, qui fixent leurs tarifs.
Mais les fournisseurs rechignent désormais car l'opération est devenue coûteuse. Auparavant, ils achetaient du gaz moins cher l'été pour le revendre à un prix plus élevé l'hiver, période de forte consommation. Mais sous l'effet d'une ressource abondante, ce différentiel s'est fortement réduit depuis quelques années et ne couvre plus les coûts de stockage.
Pour cet hiver, "Engie a assuré 100% de ses obligations, ce qui n'est pas le cas de tout le monde", a dénoncé M. Mongin, sans citer les fournisseurs qui n'auraient pas respecté leurs obligations.