DUBLIN (Reuters) - Ryanair a relevé lundi son objectif de passagers transportés pour l'ensemble de l'exercice clos fin mars 2016 et a précisé que son bénéfice annuel se situerait vers le haut de sa fourchette de prévisions, grâce à de solides réservations pendant la période estivale.
Mais la compagnie à bas coûts n'a pas été jusqu'à relever sa prévision de bénéfice sur l'exercice, jugeant qu'il "est encore trop tôt", ce qui a suscité la déception des investisseurs. Le titre a cédé jusqu'à 3% à la Bourse de Dublin et il abandonne encore 1,50% vers 08h50 GMT.
Ryanair prévoit de transporter 103 millions de passagers lors de l'exercice en cours contre 90,6 millions l'an passé, un objectif revu à la hausse par rapport à une estimation précédente de 100 millions.
Selon le directeur financier Neil Sorahan, les réservations pour la période août-octobre sont supérieures de 4% à celles recensées l'an dernier au même moment.
La compagnie aérienne irlandaise, numéro un en Europe par le nombre de passagers transportés, compte réduire sensiblement ses tarifs pendant l'hiver et s'attend à une réponse agressive de la concurrence.
Le groupe va mettre à profit une performance légèrement meilleure que prévu au premier semestre "pour mettre en place une politique de prix très agressive afin d'atteindre une croissance des capacités de 15% au deuxième semestre au lieu de 10%", déclare le directeur général de la compagnie Michael O'Leary dans une vidéo.
Pour Mark Simpson, analyste chez Goodbody Stockbrokers, la première victime de cette stratégie devrait être easyJet (LONDON:EZJ).
Ces baisses de prix pourraient également constituer une mauvaise nouvelle pour Air France-KLM et Lufthansa (XETRA:LHAG), qui peinent face à la concurrence low cost.
Ryanair indique que son bénéfice avant impôt de ces 12 mois devrait se situer vers le haut de la fourchette cible de 940-970 millions d'euros annoncée en mai dernier.
"Cette prévision, supérieure de 12% au bénéfice de l'an dernier, dépend fortement de l'évolution finale des tarifs au deuxième semestre sur laquelle nous n'avons pratiquement aucune visibilité actuellement", souligne Michael O'Leary.
Des analystes interrogés par le groupe avant la diffusion des résultats trimestriels tablaient en moyenne sur 994 millions d'euros.
En mai, Ryanair pensait baisser ses prix de 4 à 8% entre octobre et mars prochains, période creuse pour le secteur du transport aérien. Neil Sorohan pense maintenant que la baisse sera plutôt de l'ordre de 8%, la chute des prix du pétrole permettant des économies.
Ryanair compte laisser au repos 40 avions cet hiver, moins que les 50 de l'an dernier, et table sur un coefficient de remplissage de 90%, contre 88% en 2014/2015, pour ses appareils en service.
Au cours du trimestre clos fin juin, le premier de son exercice, Ryanair a dégagé un bénéfice de 245 millions d'euros, en hausse de 25% par rapport à la même période l'an dernier et juste en-dessous de la prévision moyenne de 249 millions dans le cadre d'un consensus établi par la compagnie.
(Conor Humphries, Véronique Tison et Myriam Rivet pour le service français)