Le secr?taire am?ricain au Tr?sor Timothy Geithner a appel? jeudi la Chine ? laisser sa monnaie s'appr?cier davantage et ? mettre en oeuvre des r?formes ?conomiques essentielles ? ses yeux pour combattre le ralentissement de la croissance ?conomique mondiale.
Un yuan plus fort permettra ? la Chine de "s'orienter vers une production ? plus forte valeur ajout?e, r?former son syst?me financier et encourager la demande int?rieure", a d?clar? M. Geithner ? l'ouverture de deux jours de "dialogue strat?gique et ?conomique" entre les deux puissances.
M. Geithner a reconnu que le yuan s'?tait appr?ci? d'environ 13% depuis que la Chine a r?instaur? en juin 2010 une marge de fluctuation journali?re de sa monnaie par rapport au dollar.
Mais il a appel? P?kin a faire plus. Le faible taux du yuan est un habituel sujet de contentieux entre les deux premi?res ?conomies de la plan?te et est jug? par les Etats-Unis comme en partie responsable de l'?norme d?ficit commercial am?ricain, qui a atteint en 2011 le record de 295,5 milliards de dollars.
La marge de fluctuation du yuan, qui ?tait de plus ou moins 0,5% par rapport au dollar, a ?t? ?largie ? 1% le mois dernier. Mais sa valeur reste d?termin?e par la banque centrale, qui fixe son taux quotidiennement, et non par la loi de l'offre et de la demande comme c'est le cas pour la plupart des grandes monnaies de la plan?te.
D?sormais, la valeur de la monnaie chinoise est toutefois jug?e proche de l'?quilibre non seulement par le gouvernement chinois, mais aussi par nombre d'analystes.
"Le taux de change a atteint un ?tat d'?quilibre, il n'y a plus de raison qu'il continue ? s'appr?cier", a d?clar? ? l'AFP Lu Zhengwei, ?conomiste ? la China Industrial Bank.
Les Etats-Unis devraient maintenant demander que le yuan devienne pleinement convertible, y compris pour le rapatriement des capitaux investis en Chine, au lieu de se focaliser sur son taux de change, selon cet expert.
Washington s'est par ailleurs r?joui que la Chine, premier exportateur mondial, veuille adh?rer ? un accord permettant que les exportateurs chinois ne soient pas avantag?s par rapport ? leurs concurrents ?trangers en mati?re de cr?dits ? l'exportation.
"Alors que la Chine est selon certaines mesures le premier pourvoyeur de cr?dits ? l'exportation dans le monde, c'est un changement tr?s important", a estim? un responsable am?ricain sous couvert de l'anonymat.
M. Geithner a soulign? que la Chine devait mettre en oeuvre un certain nombre de r?formes structurelles et s'ouvrir davantage ? la comp?tition internationale.
"La croissance ?conomique ? venir n?cessite une nouvelle inflexion fondamentale dans votre politique ?conomique", a d?clar? le secr?taire au Tr?sor am?ricain ? ses h?tes chinois.
En f?vrier, un rapport conjoint de la Banque mondiale et de conseillers ?conomiques du gouvernement chinois a pr?conis? une nouvelle vague de privatisations en Chine ainsi qu'une lib?ralisation du secteur bancaire qui avantage aujourd'hui les entreprises d'Etat au d?triment du secteur priv?.
"Les Etats-Unis, ainsi que le reste du monde, ont fortement int?r?t ? ce que ces r?formes r?ussissent", a estim? M. Geithner, ajoutant que la deuxi?me ?conomie mondiale devait d?pendre moins des exportations et davantage de la consommation int?rieure.
Le vice-Premier ministre chinois en charge des Finances, Wang Qishan, a pour sa part appel? les Etats-Unis ? ne pas "politiser" les questions ?conomiques.
Il a soulign? que la Chine avait augment? ses importations et am?lior? la protection de la propri?t? intellectuelle, qui constitue une autre pierre d'achoppement entre les deux pays.
"Nous esp?rons que les Etats-Unis vont prendre des mesures concr?tes pour rel?cher leurs contr?les sur les exportations de produits de haute technologie vers la Chine, ?tendre la coop?ration sur les infrastructures, am?liorer l'acc?s aux march?s financiers", a d?clar? M. Wang.
P?kin appelle r?guli?rement Washington ? lever les restrictions pesant sur les exportations de produits de haute technologie vers la Chine, justifi?es aux yeux des Am?ricains par les applications militaires que peuvent avoir certaines de leurs technologies.