par Steve Holland
COVINGTON, Kentucky (Reuters) - Le président démocrate des Etats-Unis, Joe Biden, et le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, ont effectué mercredi une rare apparition commune dans le Kentucky pour mettre en exergue un bipartisme que la Maison blanche espère voir à l'oeuvre dans les prochains mois avec le nouveau Congrès.
Cette visite est intervenue alors que le Parti républicain était toujours incapable de désigner le "speaker" de la Chambre des représentants dont il a pris le contrôle à la faveur des élections de mi-mandat ("midterms") de novembre dernier, un petit groupe de radicaux bloquant la nomination de Kevin McCarthy et donnant lieu à une situation inédite depuis 1923.
"Nous sommes en désaccord sur beaucoup de choses mais voilà ce qui compte: c'est un homme de parole", a déclaré Joe Biden à propos de Mitch McConnell. "Cela envoie un message important au pays tout entier: nous pouvons travailler ensemble", a-t-il poursuivi, mettant en relief le contraste avec la tourmente minant le Parti républicain.
"Nous pouvons réaliser des choses. Nous pouvons faire avancer la nation si nous laissons de côté une petite partie de nos ego et nous concentrons sur ce qui est nécessaire pour le pays", a ajouté le président américain.
Joe Biden et Mitch McConnell, tous deux âgés de 80 ans, se sont rendus à Covington, sur le pont Brent Spence, qui relie la ville du Kentucky à celle de Cincinnati dans l'Ohio, afin de vanter la manière dont est utilisé le plan de financement des infrastructures de 1.000 milliards de dollars approuvé avec un soutien bipartite par le Congrès.
Cette apparition commune sert autant le président démocrate que le chef de file des sénateurs républicains. Mitch McConnell veut récolter des lauriers auprès des électeurs de son Etat du Kentucky, tandis que Joe Biden veut démontrer la concrétisation sur le terrain des efforts de collaboration des parlementaires des deux camps.
"Le pays a besoin de voir des exemples comme celui-ci", a déclaré Mitch McConnell, qualifiant de "miracle législatif" l'accord bipartite ayant permis d'approuver le plan massif d'investissement dans les infrastructures.
Alors qu'il disposait de la majorité au Congrès durant les deux premières années de son mandat, Joe Biden doit désormais composer avec une chambre basse aux mains des républicains, lesquels espèrent entraver son programme et ouvrir des enquêtes contre lui et des membres de son administration. La Maison blanche estime que les électeurs américains veulent l'opposé de cela.
(Reportage Steve Holland, avec Trevor Hunnicutt; version française Jean Terzian)