Sur le marché des changes ce midi, la monnaie unique européenne se repliait face à ses principales contreparties malgré l'optimisme qui entoure le dossier grec. A cette heure, l'euro se tasse ainsi de 0,84% contre le dollar à 1,1244, de 0,74% face au sterling à 0,7115 et de 0,63% face au yen à 139. La devise de l'union monétaire européenne reste stable contre le franc suisse, à 1,0451.
'Les dirigeants européens ont tenu hier soir un sommet extraordinaire concernant le devenir de la Grèce au sein de la zone euro. La Grèce, menacée d'un défaut de paiement, a accepté le principe d'une prolongation de son plan d'aide actuel', rappelle-t-on chez Barclays (LONDON:BARC) Bourse.
'La déconnexion de l'évolution du dollar avec l'appétit pour en risque en vigueur sur les marchés financiers est un élément notable', constatent les cambistes de Scotiabank.
Pourquoi alors cette réaction de l'euro aux derniers développements grecs ? Chez Société Générale (PARIS:SOGN), on n'hésite pas à parler de 'cacophonie des devises' : 'hier matin, l'euro montait de pair avec l'optimisme quant à un éventuel accord concernant la dette grecque. Ce matin, on retrouve le même optimisme dans toute la presse, et de plus l'écart de taux (le 'spread') entre les rendements des pays périphériques de la zone euro et ceux du centre se réduit', constatent, non sans ironie, les spécialistes. 'Nous ne sommes pas sûrs de l'importance des discussions avec la Grèce pour l'euro, sauf si elles n'échouent', estiment-ils.
'En tenant pour acquis l'accord de dernière minute que tout le monde escompte, l'attention du marché se reportera ensuite tout simplement sur son éventuelle ratification par les parlements nationaux, puis sur ce que durera ledit accord jusqu'à ce qu'un autre ne soit nécessaire', ajoutent-ils, désabusés.
Finalement et étonnamment, la devise européenne a peu réagi aux espoirs de solution rapide à la crise grecque. De fait, l'espoir d'aboutissement des négociations entre la Grèce et ses créanciers est favorable à devise européenne, mais les cambistes doivent aussi faire face à des signaux très positifs en provenance du marché immobilier américain, commentent ce matin les spécialiste d'Aurel BGC.
De plus, on a appris ce matin que la croissance économique de la zone euro avait atteint un plus haut de quatre ans en juin, à en croire l'indice PMI flash de Markit qui se redresse de 53,6 en mai à 54,1 en juin et s'inscrit à son plus haut niveau depuis mai 2011.
'La reprise observée au deuxième trimestre devrait permettre à la région d'enregistrer une croissance de 2% cette année, même si ces prévisions reposent largement sur l'issue des négociations autour de la dette grecque', juge Chris Williamson, économiste principal à Markit.
Du côté de l'agenda statistique américain de l'après-midi, les cambistes guetteront aux Etats-Unis les commandes de biens durables pour le mois de mai, attendues en légère baisse de 0,5% environ, puis les ventes de logements neufs, qui devraient avoir progressé légèrement à un peu plus de 520.000 en rythme annualisé.
Copyright (c) 2015 CercleFinance.com. Tous droits réservés.