PARIS (Reuters) - La ministre de la Santé Marisol Touraine a réfuté jeudi tout manque d'anticipation concernant l'épidémie de grippe qui sévit en France et assuré qu'aucun hôpital n'était débordé malgré l'afflux de patients dans plusieurs régions.
Une réunion ministérielle s'est tenue dans la matinée à l'Élysée en présence de François Hollande et du directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch pour faire le point sur la situation.
"Nous sommes en train de passer le pic", a dit Marisol Touraine sur France 2. "Les hôpitaux sont confrontés à une tension réelle mais ils ne sont pas débordés, et ils font face à leurs responsabilités et aux besoins des Français".
"Les hôpitaux prennent en charge dans de très bonnes conditions tous ceux qui ont besoin d'être soignés", a-t-elle ajouté.
Face à l'afflux de patients, le ministère de la Santé a annoncé mercredi avoir demandé aux hôpitaux d'envisager de "déprogrammer" des opérations afin de libérer des lits.
Les "résultats sont là", a dit Marisol Touraine jeudi. "Il y a d'ores et déjà plus d'une trentaine d’établissements, en plus de ceux qui l'avaient déjà fait, qui ont déprogrammé des soins, des activités, ce qui permet de libérer des lits d'hospitalisation."
Selon le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm, quelque 784.000 personnes auraient consulté un médecin pour des symptômes grippaux en l'espace de quatre semaines.
Si la mortalité toutes causes confondues sur les deux dernières semaines de 2016 est en nette hausse, la part de la mortalité due à la grippe ne peut pas être estimée actuellement, souligne l'agence sanitaire, Santé publique France, dans son bulletin hebdomadaire.
Depuis le 1er novembre 2016, cinquante-deux personnes sont décédées de la grippe en réanimation à l'hôpital.
Priée de dire si la violence de l'épidémie n'avait pas été sous-estimée par les autorités sanitaires, Marisol Touraine a souligné avoir lancé "le premier appel concernant l'épidémie le 28 octobre (...) en demandant que les vaccinations s'engagent".
"Il y a une anticipation parce que chaque année nous savons qu'il y a des risques autour de la grippe, ce que nous ne savons pas c'est quand elle va arriver - elle est arrivée tôt - et ce que nous ne savons pas c'est quelle va être son ampleur mais tout est prêt avec des dispositifs qui se déclenchent au fur et à mesure", a-t-elle indiqué. "La situation est maîtrisée".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)