WASHINGTON (Reuters) - Après avoir copieusement insulté ses adversaires pendant la campagne électorale, Donald Trump, qui s'apprête à devenir le 45e président des Etats-Unis, s'est trouvé une nouvelle tête de turc en la personne de Chuck Schumer, chef de file de la minorité démocrate au Sénat.
Après "Hillary la menteuse" et le "Petit Marco" Rubio, c'est au tour de Chuck Schumer d'être qualifié de "clown en chef" par le président élu dans un message sur son compte Twitter.
Bien que minoritaires à la chambre haute du Congrès américain, les démocrates disposent d'un nombre suffisant d'élus pour contrarier les initiatives législatives de Donald Trump et en particulier sa volonté de remettre en cause les dispositions de l'Obamacare, le nouveau système de couverture sociale instauré par Barack Obama.
Cette question est devenue cette semaine un sujet d'affrontement entre Trump et Schumer, ce dernier n'hésitant pas à détourner le slogan de campagne du candidat républicain pour dénoncer sa volonté de revenir sur cette protection maladie étendue.
Pour Schumer, le futur président américain veut "rendre l'Amérique à nouveau malade" (Make America Sick Again), référence au slogan employé par Trump, "Make American Great Again", pendant la campagne présidentielle.
Réagissant immédiatement, Donald Trump a estimé sur Twitter que les démocrates étaient dirigés par "le clown en chef Chuck Schumer" et a accusé ses adversaires politiques d'être responsables du "désastre de l'Obamacare".
La passe d'armes verbale ne s'est pas arrêtée là et Schumer a incité le président élu à se "retrousser les manches" au lieu d'insulter ses opposants.
Si cette tactique de l'insulte s'est révélée payante en période de campagne, il n'est pas certain qu'elle soit suffisante en période de gestion du pouvoir.
Comme le remarque Matthew Green, professeur de sciences politiques à la Catholic University de Washington, Trump risque de se heurter à un autre type d'adversaire avec Schumer.
"Il peut insulter les dirigeants démocrates du Congrès mais il ne peut pas se débarrasser d'eux. Ils continuent de faire partie du pouvoir législatif", explique Matthew Green.
(Richard Cowan; Pierre Sérisier pour le service français)