MOSCOU (Reuters) - L'accord de paix avorté d'avril 2022 entre la Russie et l'Ukraine pourrait servir de base à de nouvelles négociations mais rien n'indique que Kyiv est prêt à ces discussions, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Selon les affirmations du président russe Vladimir Poutine, la Russie et l'Ukraine ont failli conclure il y a deux ans à Istanbul un accord pour mettre fin à leur conflit, moins de deux mois après le début de l'invasion déclenchée par Moscou, mais l'Ukraine a renoncé après l'échec de l'offensive russe sur Kyiv.
Ce pacte aurait contenu des clauses par lesquelles Kyiv aurait renoncé à sa neutralité géopolitique, se serait engagé à ne pas intégrer l'Otan, à limiter la taille de ses forces armées et à accorder un statut spécial à l'Est ukrainien - des conditions déjà toutes rejetées par Volodimir Zelensky.
Jeudi, Vladimir Poutine a de nouveau évoqué la possibilité de pourparlers, se disant ouvert à des négociations "réalistes" mais hostile aux discussions que l'Ukraine tente d'organiser sans l'agrément de Moscou, comme la conférence que la Suisse compte accueillir à la mi-juin.
Interrogé à ce sujet, Dmitri Peskov a déclaré que la situation en Ukraine avait beaucoup évolué en deux ans, en faisant notamment allusion à l'annexion par Moscou - non reconnue par la communauté internationale - de quatre régions de l'est de l'Ukraine.
Le porte-parole du Kremlin a estimé que l'accord d'Istanbul pourrait encore constituer la base de nouveaux pourparlers, assurant que Moscou était prêt à cela, tout en "n'ayant pas le sentiment" que l'Ukraine soit disposée à discuter.
Kyiv réclame le rétablissement de son intégrité territoriale, y compris la restitution de la Crimée annexée par Moscou en 2014, et le retrait des troupes russes de son territoire.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française)