METZ, Moselle (Reuters) - Les ministres de l'Environnement des pays du G7 ont ouvert dimanche, à Metz (Moselle), deux jours de discussions placées sous le signe de la biodiversité, un thème mis en lumière par la publication imminente d'un rapport international alertant sur l'extinction massive d'espèces en cours.
Ce rendez-vous, organisé dans le cadre de la présidence française du G7, doit aboutir, notamment, à la signature d'une "charte de la biodiversité" censée engager les pays signataires à agir pour la protection des espèces animales et végétales.
Le dérèglement climatique et la lutte contre les inégalités face aux bouleversements actuels sont également à l'ordre du jour de ce "G7 Environnement", réunissant les représentants des sept pays les plus industrialisés de la planète (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Japon) et de neuf Etats conviés, dont l'Inde, le Mexique, l'Egypte et le Niger.
La biodiversité est longtemps restée l'angle mort de ce genre de grandes rencontres, consacrées davantage au climat.
Ces dernières années, le sujet a pris une importance nouvelle à la suite d'innombrables études montrant un déclin rapide de la diversité animale et végétale partout dans le monde, France incluse.
Le dernier rapport en date est celui, particulièrement alarmant que doit publier lundi l'IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), un groupe d'experts jouant un rôle équivalent à celui du Giec pour le climat.
"REHAUSSER LA PLACE ACCORDÉE À LA BIODIVERSITÉ"
Selon une ébauche de ce rapport, dont la version définitive a été adoptée samedi, un million d'espèces animales et végétales sont menacées dans les décennies à venir si rien n'est fait.
"En s'appuyant sur leurs informations, nous nous accorderons sur les meilleurs moyens pour rehausser la place accordée à la biodiversité sur la scène internationale et pour aboutir à un résultat ambitieux à la COP 15 (sur la biodiversité, qui aura lieu l'an prochain en Chine-NDLR)", a déclaré le ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, en préambule du G7 Environnement.
La France, qui se veut moteur en la matière, "est convaincue que, en s'inspirant de ce qui a été fait pour la conférence de Paris en 2015 sur le climat, nous devons agir pour ce qui est de la biodiversité", a également déclaré l'ex-élu écologistes.
La préservation de la biodiversité implique d'agir sur les cinq causes à l'origine de son érosion, à savoir la destruction des habitats, les pollutions de toutes sortes, la surexploitation des ressources, la prolifération des espèces exotiques envahissantes et le changement climatique.
Durant les deux jours de débats à Metz, les membres du G7 et les pays conviés doivent par ailleurs présenter des initiatives "concrètes" dans plusieurs domaines comme la protection des grands singes et des coraux, et négocier un communiqué final.
Le G7 Environnement est l'un des jalons de la présidence française, qui doit culminer avec le sommet de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), en présence des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu du 24 au 26 août.
(Simon Carraud, édité par Yann Le Guernigou)