Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le CAC40 a purgé hier sa 18ème journée de détention au sein du corridor allant de 5 552 à 5 620 points et il n’était manifestement pas question qu’il s’en évade à la veille de la réunion de la BCE.
D’ailleurs, le mot d’ordre depuis le 1er juillet, et qui s’applique à toutes les places de la zone euro, est « personne ne va nulle part ». La chaise longue est obligatoire et le premier qui a le malheur de prendre une initiative essuie une volée de plombs.
Ceux qui avaient cru mardi matin à la possibilité d’une escapade au-delà des 5 620 points ont été calmés in extremis à 17H35 (clôture à 5 618 points).
Même le CAC40 « GR », qui avait allègrement battu un record absolu à 15 274 points vers 16h mardi, s’est avéré incapable de battre son record de clôture des 15 222 points du 4 juillet.
Et s’il subsistait un espoir de record à l’ouverture hier, les espoirs ont été douchés par la publication de plusieurs statistiques (en l’occurrence les PMI) témoignant d’un net ralentissement potentiel de la croissance de l’activité en France et surtout en Allemagne.
Le PMI manufacturier a ainsi plongé vers 41,3 points outre-Rhin, soit un plus bas depuis la crise de 2009, alors que le consensus visait 45,1 (comme au mois de juin).
Le PMI des « services » n’a pas permis aux investisseurs de se rassurer, accusant un repli de 0,5 point en rythme séquentiel à 55,3, légèrement en dessous de l’estimation du consensus de 55,4 points.
Des disparités sur les PMI de part et d’autre de l’Atlantique
Toutefois, la Bourse de Paris s’enhardit ce jeudi matin, avec un CAC40 qui cotait autour de 5 635 points peu après 10 heures, encouragé par la perspective d’un discours plus que « colombe » de Mario Draghi cet après-midi. Une perspective qui a également dopé le Bund, dont le rendement chutait symétriquement de 4 points de base, vers -0,384%, retraçant à 2 points de base près son plancher historique de clôture du 4 juillet (-0,405%). Quant aux OAT, ils se détendaient de 3,3 points à -0,113% pour venir flirter avec les -0,13% inscrits ce même 4 juillet.
Puisque le climat conjoncturel européen semble évoluer de façon symétrique par rapport à la canicule qui règne sur le Nord de l’Europe (il fait plus chaud à Amsterdam qu’à Marseille), les investisseurs continuent de se détourner de l’eurozone. Et pour cause : aux Etats-Unis, l’indice PMI composite d’IHS Markit s’est offert le luxe de grappiller 0,1 point en données séquentielles en juin à 51,6 en estimation flash.
C’est probablement la magie Trump qui opère !
Et le président américain va sans doute poster sous peu un nouveau tweet triomphal puisque le Nasdaq vient d’établir un nouveau record absolu à 8 286 points, pulvérisant le précédent zénith des 8 265 points atteint il y a dix jours.
Chaque fois que le Nasdaq retrouve une dynamique haussière, on retrouve en tête du classement les semi-conducteurs, puis des titres comme Cadence Design, Applied Materials (NASDAQ:AMAT), Chipotle, Beyond Meat ou encore Amazon…
Autrement dit, le principe du « winner takes all » est de plus en plus incontournable et la logique du Benchmark (respecté à la lettre par les « algos ») impose de surpondérer les valeurs déjà hors de prix. Celles qui présentent aussi, et surtout, la meilleure liquidité…