L'année dernière a été l'année des licenciements dans le secteur bancaire. Selon une étude du FT, les banques mondiales ont réduit leurs effectifs de près de 62 000 personnes, une situation exacerbée par le rachat du Crédit suisse par UBS et la crise bancaire régionale aux États-Unis. Comme dans le secteur des grandes technologies, une grande partie des licenciements représente une correction de la surexpansion depuis 2020.
"Les revenus ne sont pas au rendez-vous, il s'agit donc en partie d'une réponse à la surexpansion. Mais il y a aussi une explication plus simple : la réduction des coûts politiques".
Lee Thacker de Silvermine Partners au FT
Vendredi, les grandes banques américaines ont publié leurs résultats financiers, de JPMorgan Chase et Bank of America Corp (NYSE :BAC) à Citigroup Inc (NYSE :C). Elles ont toutes annoncé des résultats inférieurs aux attentes ou des pertes. Toutefois, les taux d'intérêt étant sur le point d'être abaissés en 2024, un facteur négatif majeur pourrait être dans le rétroviseur.
Boucle de rétroaction bancaire
Les bilans des banques ont souffert de la chute des obligations à long terme due au cycle de hausse des taux. Leurs paiements d'intérêts à taux fixe sont devenus moins attrayants que les obligations à court terme. Les banques doivent maintenir un certain niveau de capital, ce qui entraîne des emprunts plus coûteux en retour.
Les contrats à terme sur les fonds fédéraux ont fixé le début de la fin de cette boucle de rétroaction négative en mars, avec une probabilité de 83,21 %. Si une récession se profile à l'horizon, avec une probabilité de 62,9 %, la Réserve fédérale devrait continuer à abaisser les taux d'intérêt tout au long de l'année afin de stabiliser le système bancaire.
En outre, si les défaillances de prêts dues à la récession sont plus nombreuses, les banques peuvent acquérir des actifs décotés, ce qui renforce leur bilan à long terme. Cela dit, seules certaines banques sont susceptibles de se trouver dans cette situation.
Avec des coûts d'exploitation réduits et des baisses de taux à l'horizon, quelles sont les actions bancaires à conserver en 2024 ?
Wells Fargo & Co
L'une des quatre grandes banques, Wells Fargo & Company (NYSE :WFC), a dépassé les attentes en matière de bénéfices du quatrième trimestre vendredi. Par rapport à l'enquête de Zacks Investment Research qui prévoyait un bénéfice moyen de 1,16 $ par action, la banque a réalisé 1,29 $, après ajustement des coûts et des gains non récurrents.
De même, Wells Fargo a généré 20,48 milliards de dollars de revenus contre 20,30 milliards de dollars prévus. Il s'agit d'une amélioration de 2 % par rapport au trimestre précédent de 2022. L'environnement de taux d'intérêt plus élevé n'a que partiellement compensé le revenu net d'intérêt, en baisse de 5% à 12,78 milliards de dollars. Dans l'ensemble, Wells Fargo a réalisé un revenu net de 3,48 milliards de dollars, soit une hausse de 3,45 % par rapport au trimestre précédent.
En 2023, les actions de WFC ont augmenté de 19 % dans le contexte de la crise bancaire. La banque a subi une perte de revenus de 1,9 milliard de dollars en raison des frais d'évaluation spéciale liés à la FDIC. Les revenus nets d'intérêts de la banque en 2024 pourraient être encore plus bas qu'en 2023, entre 7 % et 9 %.
"Pour l'avenir, nos performances commerciales restent sensibles aux taux d'intérêt et à la santé de l'économie américaine, mais nous sommes convaincus que les mesures que nous prenons conduiront à des rendements plus élevés tout au long du cycle", a déclaré Charles W. Fargo, PDG de Wells Fargo.
Charles W. Scharf, PDG de Wells Fargo
Compte tenu du statut de la banque, les investisseurs considéreront probablement qu'il s'agit d'une opportunité d'achat en cas de faiblesse. Depuis le début de l'année, WFC a perdu 2,41 %. Compte tenu de cette situation, 21 analystes interrogés par Nasdaq considèrent l'action WFC comme un "achat fort".
L'objectif de cours moyen de WFC est de 54 $ contre 48 $ actuellement. L'estimation la plus élevée est de 66 $, tandis que la prévision la plus basse est de 46 $ par action.
JPMorgan Chase
Dans un système bancaire fragile à réserves fractionnaires, la consolidation est inévitable. JPM est le plus grand bénéficiaire de cette consolidation. Vendredi, la banque a raté le bénéfice par action estimé par FactSet à 3,35 dollars, à 3,04 dollars.
De même, le bénéfice net de JPMorgan Chase & Co (NYSE :JPM) a diminué de 15 % par rapport au trimestre précédent pour atteindre 9,3 milliards de dollars. Toutefois, le statut unique de la banque au sein du système bancaire américain donne une image bruyante. La baisse des bénéfices est due aux 23 milliards de dollars de coûts liés à la FDIC lors de l'effondrement de la Silicon Valley Bank.
En outre, tout comme Wells Fargo, la banque a subi une perte de 2,9 milliards de dollars liée à la commission spéciale de la FDIC. Contrairement à ces pertes, JPMorgan a réalisé son année la plus rentable à ce jour, avec une augmentation de 23 % de ses revenus pour 2023, à 158 milliards de dollars. Les bénéfices de la banque ont également battu des records avec 49,6 milliards de dollars pour l'ensemble de l'année, ce qui représente une croissance impressionnante de 32 %.
Au cours de l'année 2023, l'action JPM a gagné 31 % en valeur. Depuis le début de l'année 2024, les actions JPM sont en baisse de 0,13 %, ce qui constitue un scénario d'égalité des chances avec Wells Fargo. Sur la base de 24 commentaires d'analystes tirés par Nasdaq, l'action JPM est un "achat fort".
L'objectif de cours moyen de JPM est de 184,11 dollars, contre 171 dollars actuellement. L'estimation la plus élevée est de 234 dollars (12 mois à l'avance), tandis que la prévision la plus basse est de 140 dollars par action.
UBS Group AG
UBS Group AG (NYSE :UBS) est une autre banque que le Conseil de stabilité financière (CSF) considère comme une banque d'importance systémique mondiale (G-SIB). À la suite de l'acquisition de Credit Suisse, en perte de vitesse, l'action UBS a gagné 65 % de sa valeur d'ici à la fin de 2023.
Les résultats de l'UBS pour le quatrième trimestre sont prévus pour le 30 janvier. Dans le dernier rapport du troisième trimestre, la banque a manqué le consensus des analystes avec un bénéfice par action négatif de 0,24 $ contre 0,06 $ attendu. Après l'absorption et l'intégration de CS, UBS a dépensé 99,6 cents pour chaque dollar de revenu en dépenses d'exploitation, ce qui a permis au groupe d'atteindre un ratio coûts/revenus de 99,6%.
Cependant, après des pertes de crédit liées à l'intégration de 306 millions de dollars, UBS a dégagé un PBT (bénéfice avant impôts) sous-jacent de 844 millions de dollars. En plus de ces apports importants, UBS a gagné 22 milliards de dollars de flux d'argent frais dans Global Wealth Management (GWM) et 33 milliards de dollars de nouveaux dépôts nets provenant de GWM et de Personal and Corporate Banking (P&C).
En outre, les investisseurs savent que la faillite d'UBS n'est pas une option. Après tout, la Banque nationale suisse (BNS) est intervenue avec une injection d'urgence de 185 milliards de dollars avant le rachat d'UBS. L'intégration des actifs de CS continuera d'entraîner des coûts opérationnels, ce qui représente une autre opportunité d'achat sur la faiblesse pour les investisseurs.
Sur la base de 11 commentaires d'analystes tirés par Nasdaq, l'action UBS est un "achat". L'objectif de cours moyen d'UBS est de 32,56 dollars, contre 29 dollars actuellement. L'estimation la plus élevée est de 40,5 dollars, tandis que la prévision la plus basse est de 20,5 dollars par action.
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