Cet article a d'abord été publié sur Cryptojournal.fr
Le prix du Bitcoin est très volatil, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais étant donné que son prix risque surtout de fortement augmenter, qui s’en plaindra ?
BTC/USD a augmenté de 223 % entre Novembre et Décembre 2017. Il a ensuite perdu 59 % entre Janvier et Février, augmenté de 64 % entre Février et Mars pour ensuite perdre 40 % au cours du mois de Mars.
Ce n’est pas une raison de ne pas investir dans le Bitcoin mais cela doit tout de même être dit. Le Bitcoin est volatil.
Pourquoi la valeur du Bitcoin est si volatile ? Probablement parce qu’il est si récent et différent des autres monnaies que les facteurs qui influencent généralement les monnaies traditionnelles sont décuplés.
Voici quelques facteurs fondamentaux qui drivent le prix du Bitcoin :
1. Offre et demande
C’est assez évident, surtout pour ceux qui ont pu suivre des cours d’économie. Le Bitcoin, comme les autres monnaies, est impacté par l’offre et la demande.
L’offre de Bitcoin ressemble à celle de l’or. Tout comme il existe un montant prédéterminé d’or sur la planète, le protocole du Bitcoin prévoit qu’il n’y aura jamais plus de 21 millions de Bitcoins en circulation.
Les mineurs (ceux qui s’occupent de traiter les transactions en Bitcoins) reçoivent des Bitcoins en échange des capacités de calcul informatique qu’ils apportent au réseau. C’est la même chose pour les mineurs d’or. D’où le parallèle…
La partie « demande » de l’équation Offre/Demande fonctionne de la même façon pour l’or que pour le Bitcoin. Plus il y aura de monde souhaitant acquérir du Bitcoin et plus son prix augmentera.
2. Les médias
Certaines recherches ont montré que la couverture médiatique est un driver important du prix du Bitcoin. Plus les médias en parlent, plus il y a de personnes qui apprennent son existence et plus il y a de chances que certains s’y intéressent de très près. Une couverture médiatique positive a tendance à faire monter le prix du Bitcoin et vice versa.
Nous pouvons aussi faire rentrer dans la catégorie « médias » les grand leaders d’opinion. Bill Gates ou Warren Buffet par exemple. Ces deux milliardaires ont récemment déclaré sur CNBC tout le mal qu’ils pensent des cryptomonnaies avec une baisse du Bitcoin à la clef…
Nous pouvons aussi parler des grandes entreprises qui décident d’accepter le Bitcoin. Leur impact est très loin d’être négligeable. C’est même le nerf de la guerre car la valeur du Bitcoin dépend surtout de sa démocratisation dans le tissu économique. C’est un cercle vertueux car plus les gens verront des commerces accepter le Bitcoin et plus ils penseront qu’il s’agit d’un moyen d’échange légitime. Vous pouvez désormais acheter tout et n’importe quoi avec le Bitcoin. Chirurgie, maisons, café etc…
3. Changement politique
Comme pour les autres monnaies, les événements politiques influencent la valeur des cryptomonnaies. Mais le changement de valeur est opposé à celui des monnaies nationales. En effet, si les USA étaient dirigés par un président louche… la valeur du Dollar s’en trouverait amoindrie alors que celle du Bitcoin en profiterait car ce dernier n’est justement lié à aucun gouvernement. Il est D.É.C.E.N.T.R.A.L.I.S.É. Il faut donc s’attendre à ce que sa valeur augmente à chaque fois qu’une grande crise politique et financière éclate. Le fait que la nouvelle coalition au pouvoir en Italie suggère qu’elle n’a pas l’intention de rembourser sa dette et que cela puisse déboucher sur une implosion de la Zone Euro est typiquement le genre de changement politique que nous essayons de dépeindre ici…
Le Bitcoin est devenu par exemple très prisé en Grèce lorsqu’il fut impossible de retirer plus de 40 Euros par jour aux distributeurs… Sa valeur a également progressé lorsque Donald Trump est devenu président des USA où lorsque l’Angleterre est sortie de l’UE.
Dans la même veine, la nomination d’un gouverneur de banque centrale qui a la planche à billets qui le démange peut aussi faire monter le Bitcoin.
4. Réglementation
Les gouvernements ont du mal à saisir le Bitcoin. Ils ne savent pas très bien s’il faut le réguler et surtout comment le réguler. C’est d’ailleurs les banques centrales plutôt que les gouvernements qui sont à la manœuvre sur la façon de traiter les cryptomonnaies. Les banques n’aiment pas la compétition et veulent pouvoir faire marcher la planche à billets à nos dépends (inflation, perte de pouvoir d’achat) comme bon leur semble…
Mais il est difficile de réguler quelque chose de totalement décentralisé comme le Bitcoin. C’est d’ailleurs un peu la beauté de la chose
Le Bitcoin n’est lié à aucun gouvernement mais cela ne veut pas dire que la réglementation ne peut pas l’impacter. Le prix du Bitcoin a fortement chuté lorsque la Chine a décidé de fermer les exchanges Chinois par exemple… A contrario, le Bitcoin a fortement apprécié que le gouvernement Japonais décide que le Bitcoin ait cours légal dans le pays. Néanmoins, quoi qu’il arrive, le Bitcoin est indestructible puisque sa Blockchain est sauvegardée dans plus de 100 000 ordinateurs différents…
Lisez ces deux articles (ici et ici) pour toucher du doigt comment les gouvernements, corrompus par le secteur bancaire, tentent de mettre des bâtons dans les roues des cryptomonnaies.
5. Changement des règles du Bitcoin
Personne en particulier ne contrôle le Bitcoin mais la communauté peut décider d’en changer les règles. Ce fut le cas avec le fork Bitcoin Cash lorsqu’une partie de la communauté a décidé d’augmenter la rapidité des transactions. Lors d’un fork, la Blockchain se scinde en deux et tant que des mineurs supporteront l’une ou l’autre, ces Blockchains continueront à vivre.
Ce n’est jamais une bonne nouvelle lorsque la communauté de développeurs qui gravite autour d’une cryptomonnaie se divise. Imaginez un seul moment que la communauté décide qu’il soit possible de créer 1 milliard de Bitcoins plutôt que seulement 21 millions. Sa valeur s’écroulerait dans la seconde. (Soit dit en passant, ce n’est pas du tout l’intérêt des mineurs qui sont les premiers propriétaires de Bitcoins…).