"Le rouge risque d’être la couleur de la semaine pour le CAC 40. En effet, à moins d’un accord surprise à propos de la production pétrolière, qui parait mal engagé en l’état actuel des choses, les investisseurs devraient privilégier la prudence jusqu’à référendum italien de dimanche. Ils ont en tête la déconvenue du référendum britannique et les sondages en Italie qui donnent la victoire au camp du « Non ». Dans ces circonstances, on peut anticiper une consolidation du CAC 40 dans les prochains jours autour des 4500 points. L’aversion au risque va naturellement favoriser les valeurs refuge comme le dollar et l’once d’or et aboutir à une tension accrue sur les actifs italiens, en premier lieu le marché obligataire et les valeurs bancaires qui pourraient être les premières victimes d’un retour de l’instabilité politique dans le pays. Les nombreux indicateurs américains du jour, en premier lieu le PIB au T3, pourraient réduire temporairement la tension mais l’effet positif sur le marché devrait être vraisemblablement de courte durée."
Les derniers faits marquants :
Le marché était, hier, en mode aversion au risque du fait de l’approche du référendum italien. La tension est perceptible sur les principaux actifs financiers de la péninsule. Le taux de rendement des obligations souveraines à 2 ans a grimpé à 0,21% versus -0,02% au début de l’année. Sur la même période, le 5 ans a bondi de 0,6% à 0,99% et le 10 ans, qui sert de référence, de 1,58% à 2,09%. Cette hausse ne reflète, il va de soi, pas uniquement la hausse des anticipations d’inflation. C’est bien la crainte du retour de l’instabilité politique dans le pays qui impacte négativement le marché obligataire.
Deuxième facteur qui incite les investisseurs à la prudence : l’hypothèse d’un accord au niveau du marché pétrolier s’éloigne encore un peu plus. Le ministre saoudien de l’énergie n’était pas présent lors des discussions qui ont eu lieu hier. L’Arabie Saoudite a, en outre, laissé entendre qu’une baisse de la production n’est peut-être pas prioritaire. Force est de constater qu’en l’état actuel des choses, nul n’est en mesure de savoir l’issue de la réunion du 30 novembre. En revanche, le terrain de jeu pour l’or noir est connu. En cas d’accord, le pétrole pourrait grimper au-dessus de 55 USD / baril. En cas d’échec des négociations, un retour vers 40 USD / baril semble vraisemblable.
Enfin, la procédure de recomptage des voix entamée dans trois Etats outre-Atlantique a aussi été un facteur d’aversion au risque supplémentaire. Toutefois, ce processus ne devrait pas remettre en cause le résultat final de l’élection. Le président élu Donald Trump devrait, au cours des trois prochaines semaines, finir de dévoiler les principaux membres de son administration, avant son investiture prévu le 20 janvier prochain.
A suivre aujourd'hui :
Sur le front des discours, la séance est chargée avec les interventions de Dudley (15h15) et de Powell (18h40), tous deux membres du FOMC.
En ce qui concerne les indicateurs macroéconomiques, là aussi, les investisseurs auront une pléiade de chiffres à digérer reflétant la santé de l’économie américaine : PIB trimestriel au T3 (consensus à 3,0%), indice S&P/CS Composite et la confiance des consommateurs du Conference Board.