Le géant mondial de la bière AB InBev envisage de lever plusieurs milliards de dollars, à l’occasion de la mise en bourse d’une partie de ses activités asiatiques, d’après Reuters qui se base sur deux sources bancaires asiatiques.
L’opération pourrait rapporter 5 milliards de dollars sur base d’une valorisation estimée à 70 milliards des activités asiatiques, a calculé l’agence d’informations financières Bloomberg. Une somme qui permettrait au producteur de la Budweiser, de la Corona et de la Stella Artois d’alléger le fardeau de sa dette, héritée du rachat de SABMiller pour environ 100 milliards de dollars en 2016.
AB InBev, dont la note a été dégradée d’un cran chez Moody’s à « Baa1 » en décembre, tente désormais de réduire son endettement.
En octobre, AB InBev a ainsi annoncé une réduction par deux de son dividende après une baisse de ses ventes sur ses principaux marchés comme les États-Unis et le Brésil. L’entreprise avait aussi indiqué que « sa structure optimale de capital demeurait un ratio endettement net / ebitda aux alentours de 2 » (l’endettement est couvert à raison de deux fois l’excédent brut d’exploitation courant).
Selon Trevor Stirling de Bernstein Research cité par Reuters, ce ratio devrait être de 4,7 à la fin de l’exercice 2018.
Au-delà du désendettement, pour certains observateurs comme la banque Jefferies, une réduction accélérée de la dette permettrait à AB InBev de dégager des marges pour de nouvelles acquisitions.
En attendant, AB InBev a procédé à la mi-janvier au refinancement d’une partie de sa dette, à travers l’émission de nouveaux emprunts pour un montant total de plus de 15 milliards de dollars, toutes lignes confondues. Ces emprunts cotent actuellement nettement au-dessus du pair.
Epinglons toutefois cette obligation émise en 2012, d’une maturité égale au 15 juillet 2022 et d'un coupon de 2,5%. Se traitant sous le pair à un cours de 97,80% du nominal, l’obligation permet à l’épargnant de s’assurer un rendement annuel d’environ 3,12%. Sa coupure est de 1.000 dollars, son rating est A- chez Standard & Poor’s et les intérêts courus à débourser sont limités à une vingtaine de jours (le coupon étant versé sur base semestrielle).