A l’inverse d’autres devises émergentes qui ont été pour le moins fragilisées par la crise monétaire en Turquie, le peso mexicain consolide ses gains engrangé ces dernières semaines suite à la victoire d’Andres Manuel Lopez Obrador aux présidentielles début juillet.
Plutôt à l’équilibre ces derniers jours, la devise semble être soutenue par les signes encourageants entourant l'avenir de l'Accord de libre échange nord-américain (ALENA), alors que les Etats-Unis et Mexico mènent des négociations bilatérales avancées depuis plus d’un mois.
Selon l’un des principaux conseillers économiques de la Maison blanche, Washington serait "très, très proche" d'obtenir un accord commercial avec son voisin.
Vendredi, Ildefonso Guajardo, ministre mexicain de l'Economie, a lui déclaré que les négociations "avançaient bien" sur la plupart des points évoqués par les représentants des deux délégations, précisant que des questions liées notamment au secteur automobile n'avaient pas encore été résolues.
Pour rappel, entré en vigueur en 1994, l’ALENA instaure une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, couvrant près d'un demi-milliard d'habitants. Celui-ci vise essentiellement à retirer les frontières économiques entre les pays signataires, tout en maintenant celles qui sont politiques.
A plus d’une reprise, Donald Trump a réclamé une "modernisation" de cet accord, sous peine d'en retirer les Etats-Unis, qu'il estime perdants de ce pacte commercial. Le Président a répété la semaine passée ne « pas être pressé de parvenir à un accord. Nous voulons conclure le bon accord ».
Notons que si les négociations entre Washington et Mexico semblent être sur la bonne voie, il n’en est pas de même en ce qui concerne les discussions avec le Canada, Trump ayant déclaré jeudi dernier que « les tarifs canadiens sont trop élevés. Leurs barrières sont trop fortes. Nous ne leur parlons même pas en ce moment".
La banque centrale maintient ses taux directeurs
Notons qu’en début de mois, sur base de la récente appréciation du peso mexicain et des signes encourageants concernant l’avenir de l’Aléna, la Banque centrale mexicaine a décidé de laisser inchangé son principal taux directeur.
On se souvient qu’en juin, peu de temps avant les élections présidentielles, l'institution monétaire avait relevé son principal taux directeur d'un quart de point à 7,75%, en vue d’enrayer la dépréciation du peso face au dollar.
« Depuis la dernière décision de politique monétaire, le peso mexicain s'est apprécié et a vu sa volatilité diminuer. Cette évolution reflète en partie un contexte moins incertain depuis l'élection et une amélioration des perspectives de la renégociation de l'Aléna » avec les Etats-Unis et le Canada.
L’institution précise qu’au vu du recul de 0,1% du PIB mexicain au deuxième trimestre, la croissance devrait selon elle se situer dans le bas de la fourchette prévue (entre 2% et 3%).
Diversifier son épargne en MXN ?
Depuis la victoire d’Obrador, le peso a retrouvé un réel intérêt aux yeux des investisseurs, s'adjugeant plus de 20% en un mois et permettant à la devise de repasser dans le vert cette année et d'afficher un gain de près de 8%.
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