La perte trimestrielle record publiée par Softbank (TYO:9984) Group Corp ne semble pas inquiéter outre mesure les créanciers obligataires de la société holding japonaise. Ils semblent plutôt retenir l'attitude plus prudente adoptée par le fondateur du conglomérat, Masayoshi Son.
En effet, les prix des obligations Softbank Group Corp sont plutôt bien orientés ces dernières heures. Elles semblent même amorcer un léger rebond, depuis la publication des résultats annuels le 12 mai (cfr graphique).
Ainsi, pour ne citer qu’elle, l’obligation Softbank d’une durée résiduelle de sept ans se négocie à 79,24% du nominal sur le marché secondaire, contre environ 77% à la veille de la publication du bulletin annuel du groupe japonais. En corollaire, l’investisseur peut compter sur un rendement de 7,14% sur base d’une maturité précisément égale au 6 juillet 2029 et un coupon de 3,375%.
Prime de risque
Malgré l’amorce de rebond, la rémunération de cette souche obligataire libellée par coupures de 100.000 euros est assez généreuse. En clair: la prime de risque exigée par les investisseurs pour prêter leur argent au groupe japonais reste (très) élevée. Elle s’explique par le rating "BB+" (High yield) chez Standard & Poor’s, mais aussi par la prudence des investisseurs à l’égard de Softbank Group Corp.
Perte historique
On peut les comprendre alors que Softbank a fait état d’une perte historique de 3,5 milliards de yens (environ 27 milliards de dollars) pour l’ensemble de l’année pour son fonds de capital-risque Vision Fund. Cette piètre performance a poussé le conglomérat dans son ensemble a encaisser sa plus forte perte trimestrielle jamais enregistrée, à 2,1 milliards de yens.
A l’origine de cette situation: la hausse des taux d’intérêt, la répression des autorités chinoises à l’encontre du secteur technologique, la montée rapide de l’inflation ou encore de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces vents contraires ont en effet un impact direct sur les titres (technologiques) détenus par Softbank.
Par exemple, à travers sa participation de 25% dans le géant du commerce électronique Alibaba (NYSE:BABA), le conglomérat japonais est fortement exposé à la répression du secteur technologique en Chine.
Sobriété et prudence
L’endettement du groupe et l’avenir du concepteur de puces britannique Arm (que Softank souhaiterait introduire en bourse après l’échec de la vente au fabricant de puces Nvidia (NASDAQ:NVDA)) constituent d’autres foyers d’inquiétudes.
Le fondateur du conglomérat, Masayoshi Son, a toutefois adopté un ton inhabituellement sobre lors de la présentation de ses résultats, s’engageant également à être plus défensif, à réduire ses activités d’investissement, à être plus prudent à propos de ses investissements en Chine et à préserver les liquidités du groupe. Un changement de cap et une nouvelle attitude qui semblent quelque peu réconforter les investisseurs.