A retenir en vue de la réunion de la BCE :
- Clairs indices au cours des semaines précédentes sur une possible annonce imminente de date pour la fin du QE
- Optimisme sur la relance de la zone euro
- Préambule possible à la réunion de juillet qui pourrait annoncer une date définitive pour la fin du QE
La réunion de la BCE du mois de Juin aura lieu jeudi 14, et le marché affiche des anticipations plutôt hawkish. Le point sur ce à quoi il faudra s'attendre cet après-midi :
L'économiste en chef de la Banque centrale européenne, Peter Praet, a déclaré mercredi que la "force sous-jacente" de l'économie de la zone euro avait renforcé sa confiance dans l'orientation de l'activité vers l'objectif de la BCE. M. Praet a ajouté que les membres de la BCE débattront de la possibilité de mettre fin aux achats d'obligations plus tard cette année lors de la réunion de cette semaine, qui livrera ses conclusions jeudi.
Cela souligne le point de vue des décideurs politiques selon lequel la récente faiblesse de la zone euro est un phénomène temporaire, plutôt que le début d'une tendance plus générale.
Selon Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING (AS:INGA) Allemagne, ces remarques ont également indiqué que la réunion de politique de cette semaine pourrait être « passionnante ». En effet, il a qualifié le discours de Praet de "remarquable".
"Le Conseil des gouverneurs devra évaluer si les progrès réalisés jusqu'à présent ont été suffisants pour justifier un dénouement progressif de nos achats nets (fin du QE)", a précisé M. Praet.
Ces propos ont été repris par Jens Weidmann, président de la Bundesbank allemande et membre du conseil d'administration de la BCE, qui a déclaré que les attentes du marché selon lesquelles la BCE arrêterait son vaste programme d'achat d'obligations avant la fin de l'année étaient "plausibles".
En ce qui concerne les données économiques, l’inflation de la zone euro a bondi à 1,9% en mai, atteignant l'objectif de la BCE, mais l'IPC Core, qui exclu les prix de l'énergie du calcul, s'est limité à 1,1%. Cependant, la BCE a tendance à ignorer les prix du pétrole, et l'augmentation de l'inflation globale, même si elle est largement liée à la hausse des coûts de l'énergie, justifie toujours un resserrement monétaire.
Cependant, l'annonce d'une date pour la fin du programme d'achat d'obligations de la BCE (QE) devrait plutôt être prise lors de sa réunion de juillet, selon Brzeski.
"Des allusions claires à la fin de l'assouplissement quantitatif, tout en gardant une flexibilité totale ... semble toujours le résultat le plus probable", a déclaré Brzeski. "Ensuite, la réunion de juillet pourrait déboucher sur l'annonce d'une extension du QE à un rythme plus lent au moins jusqu'en décembre. Si l'inflation sous-jacente s'amplifie réellement au second semestre, le QE pourrait alors être stoppé en décembre ", a-t-il ajouté.
Dans une note aux investisseurs, les analystes de Barclays (NYSE: BCS) ont déclaré qu'ils pensaient également que la décision sur la fin du QE sera probablement communiquée lors de la réunion de juillet.
Alors que les analystes et les investisseurs sont presque unanimes au sujet de la fin du QE pour décembre, après une diminution progressive, les prévisions de la première hausse de taux de la BCE ont fortement changé depuis les récents commentaires hawkish de membres de la BCE.
La probabilité d'une hausse des taux de la BCE d'ici à juin 2019 est désormais presque totalement certaine selon les marchés monétaires, tandis que la probabilité que la BCE augmente ses taux d'intérêt en juillet 2019 est passée à environ 70%, contre 50% au début de la semaine dernière.
L’ euro s'est remis des chocs politiques qui l'ont fait tomber à un plus bas de onze mois à la fin du mois de mai et se négociait à 1,1744 $ mercredi en dépit des anticipations d'un changement de politique à venir.
La réaction quelque peu mitigée de l'euro indique probablement une combinaison de préoccupations des investisseurs sur les tensions commerciales internationales; la tourmente politique en Italie qui a relancé la turbulence du marché le mois dernier et une nouvelle vague d'incertitude sur le Brexit.
Les analystes de Barclays "croient fermement" que la BCE ne modifiera pas sa politique monétaire en raison de la volatilité provoquée par l'augmentation du risque politique en Italie ces dernières semaines.
"Même s'il semble y avoir une entente générale sur la fin du QE, rien n’est encore marqué dans la pierre", conclut Brzeski.