Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’annonce du “split” par 4 d’Apple (NASDAQ:AAPL) (division par 4 du nominal, permettant de ramener le cours de l’action à un niveau plus accessible) et par 5 de Tesla (NASDAQ:TSLA) a provoqué une accélération haussière parabolique des cours de ces 2 titres qui ont rajouté 700 Mds$ de capitalisation boursière à Wall Street en un mois (avec des hausses respectives de +31 et +48%).
L’impact d’Apple sur le S&P500 (qui inscrivait le vendredi 28 août une 7ème hausse consécutive et un 6ème record absolu d’affilée) et celui de Tesla sur le Nasdaq100 (6 records en 7 séances, 14 records sur le seul mois d’août) s’avèrent décisif.
Mais le S&P500 est composé de 500 valeurs dont plus de 400 restent délaissées, 90 surpondérées et dont 10 réalisent 100% de la performance de l’indice phare depuis la mi-mars.
Avec un contingent de leaders aussi étroit, on a du mal à imaginer une performance globale de +7,3% au mois d’août (la meilleure depuis 1986).
Le S&P500 affiche également un ratio de 15 hausses sur 19 (dont 3 séances de timide repli, une de consolidation à l’horizontal): les investisseurs n’achètent plus les creux indiciels -qui n’existent plus- et ne tiennent jamais plus de 5 heures (prises en continu… une éternité dans le contexte ultra-bullish actuel) avant de repasser acheteurs.
Au sein du Nasdaq100 (qui s’envole de +12% en 20 séances, meilleur mois d’août de l’Histoire), c’est encore plus caricatural: les investisseurs fuient les titres qui perdent du terrain depuis le 1er janvier, ou depuis le 1er août, mais se ruent sur tous les titres qui ouvrent en hausse de 3% et plus, peu importe la validité du prétexte.
Le Nasdaq100 qui s’est de nouveau hissé au-delà des 12 000 points par 2 fois jeudi et vendredi affiche désormais +37% depuis le 1er janvier, mais aussi et surtout un gain de +75% depuis le 20 mars, soit +15% par mois, le rythme le plus rapide de l’histoire des marchés américains, ridiculisant le rally de fin 1999 et du 1er trimestre 2000.
Ces nouveaux records qui prolongent le dessin de la parabole en formation depuis le 11 août se sont matérialisés in extremis grâce à un coup de pouce de dernière minute sur lequel Wall Street ne comptait plus.
Trump euphorise Wall Street en annonçant un plan de relance de 1 300 Mds$
Avec un sens du “timing” réjouissant, un proche conseiller de Donald Trump a redynamisé les indices américains en affirmant que Donald Trump serait disposé à approuver un plan de relance de 1 300 Mds$, supérieur de 30% au projet initial des Républicains (1 000 Mds$) alors que le groupe des Démocrates du Congrès bataille depuis le début de l’été pour un plan à 2 000 Mds$ qui maintient Wall Street dans un état d’euphorie depuis 10 semaines… auquel s’ajoute un “effet devise” relativement puissant.
Avec 300 Mds$ de création monétaire supplémentaire (sinon d’où sortira tout cet argent ?) et une FED qui veut plus d’inflation mais sans que cela l’engage à monter ses taux, il va falloir surveiller de près le dollar qui entame la semaine sous les 1,1900/€.
Car bien sûr, il ne s’agit pas d’une manipulation du dollar à la baisse : la stratégie consistant à orchestrer une dévaluation compétitive n’est sournoisement appliquée que par les méchants Chinois et les vilains Européens pour doper leurs exportations vers les USA.
Et si le dollar baisse, ce n’est certainement pas de la faute de Trump qui s’attend à ce que le résultat des élections de novembre soit impossible à valider avant plusieurs mois à cause des fraudes, ou un Joe Biden qui se dit parfaitement déterminé à battre… Joe Biden !!!
Entre un affabulateur aux tweets compulsifs et un candidat quasi-Alzheimer perdu dans la 5ème dimension, les détenteurs de dollars sont certains de détenir une monnaie de champion !