Face à l’effondrement des cours miniers et pétroliers, de grands noms du secteur n’ont d’autre choix en effet que de solliciter leurs actionnaires pour mener à bien leur restructuration, sécuriser certains remboursement de dettes, ou encore, renforcer leur structure bilantaire.
Ces injections de capitaux frais sont généralement vues d’un bon œil par les créanciers obligataires, puisqu’elles sont sensées renforcer la capacité des entreprises à honorer leurs échéances financières.
ArcelorMittal
Le cas d’ArcelorMittal est révélateur. Vendredi, le premier sidérurgiste mondial a annoncé une augmentation de capital de trois milliards de dollars. Dans la foulée, les emprunts obligataires du groupe mettalurgiste ont rebondit sur le marché secondaire.
Pour ne citer qu’un exemple, la tranche (5,125% - 2020) par 2.000 dollars a progressé de cinq point pour atteindre 86% du nominal. Son rendement annuel se voit ramené par la même occasion à 9,20%. Standard & Poor’s attribue à cette obligation ‘senior non-sécurisée’ un rating spéculatif « BB ».
En 2015, ArcelorMittal a du acté une perte nette de huit milliards de dollars, dans un environnement marqué par l'effondrement du cours du minerai de fer et la concurrence chinoise. L’augmentation de capital est sensée permettre au groupe de ramener sa dette sous les 12 milliards de dollars.
Vallourec
Vallourec, le spécialiste de la fabrication de tubes sans soudure destiné au marché de l’énergie, a annoncé la semaine passée que l’Etat français et Nippon Steel augmentaient chacun leur participation à 15% dans le capital du groupe, après dissolution.
A la faveur de cette augmentation de capital d’un milliard d’euros, conjuguée au renforcement du plan de restructuration de l’entreprise, les obligations Vallourec ont rebondit sur le marché secondaire. La tranche (2,25% - 2024), qui se traitait peu avant l’annonce à 55% du nominal, est remontée aux alentours des 70%, avant de retomber pour se traiter ce mardi à 63% du nominal.
Son rendement annuel est ramené à 7,50%. La coupure est fixée à 100.000 euros pour une taille d’émission de 750 millions d’euros. Cette obligation, disponible par coupures de 100.000 euros, est notée « BB- » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
CGG (PA:GEPH)
Le groupe français CGG, spécialisé dans le secteur en crise de l'extraction pétrolière, a bouclé mercredi dernier une augmentation de capital de 350 millions d'euros. Cette injection de capitaux frais doit permettre à « l’échographe des sous-sols » de renforcer ses fonds propres et de financer sa restructuration lancée il y a un peu plus de deux ans, en raison de l'effondrement des cours du pétrole.
A l’inverse des deux exemples évoqués précédemment, cette augmentation de capital n’a pas suffit à rassurer les investisseurs et à faire rebondir l’obligation 5,875% - 2020, dont le rendement reste à un niveau astronomique de 27%. Cette obligation, qui se négocie par coupure de 100.000 euros, est notée « CCC+ », un rating hautement spéculatif sur l’échelle de notation de l’agence Standard & Poor’s.
Nyrstar
Nyrstar, leader mondial du zinc, vient de lancer une augmentation de capital devant lui permettre de lever au maximum 275 millions d’euros, soit plus de la moitié de sa capitalisation boursière actuelle. Le groupe belge, qui a mis en vente tout ou partie de ses actifs miniers, a évalué à 700 millions d'euros ses besoins de liquidités pour cette année. Le montant récolté servira à rembourser une partie de l’emprunt obligataire de 415 millions d'euros qu’il doit rembourser en mai.
Sur le secondaire, l’emprunt Nyrstar Netherlands Holding (8,50% - 2019) a repris plus de trois points à 86% du nominal, ramenant son rendement annuel à 13%. Cette obligation ‘non-sécurisée’ requiert un investissement de 100.000 euros en nominal. Standard & Poor’s lui attribue un rating spéculatif « B- ».
Fagron
Si Fagron n’est pas impacté par la chute des matières premières, cette entreprise belgo-néerlandaise spécialisée dans les préparations magistrales pour pharmacie cherche elle aussi à renforcer sa structure bilantaire, après avoir acté une perte nette de 203 millions d’euros en 2015. Cette ancienne spin-off d'Omega Pharma a annoncé la semaine passée son intention de lever 220 millions d'euros via un placement privé (aux alentours de 7 euros l’action) et une augmentation de capital.
Sur le secondaire, l’obligation Fagron (4,75% - 2017) progressait de deux points aux alentours des 96% du nominal, soit un rendement annuel de 7,80%. La coupure de négociation est fixée à 1.000 euros pour une taille à l’émission de 225 millions. Il n’y a pas de rating disponible.