Investing.com - A l’aube de l’année 2025, les raisons de s’inquiéter pour l’évolution des marchés financiers ne manquent pas. Or, au-delà du contexte actuel déjà emprunt de risque, BCA Research estiment que plusieurs surprises pourraient provoquer de profondes turbulences sur les marchés cette année.
Dans une note récente adressée à ses clients, le cabinet d'études a présenté cinq cygnes noirs potentiels, c'est-à-dire des événements perturbateurs peu probables, mais plausibles, qui pourraient déclencher un crash des actions, ou au contraire fournir un soutien massif.
« Nous ne comptons sur aucun de ces événements, mais ils pourraient se produire et, dans tous les cas, les implications macroéconomiques et/ou financières seraient énormes », ont écrit les stratèges de la société.
Ces surprises positives pourraient offrir un soutien inattendu aux marchés cette année…
Le premier risque surprise mis en avant par BCE est le fait que la Chine pourrait soudainement changer d'approche politique et faire tout ce qui est en son pouvoir pour relancer la croissance de son économie. Dans ce scénario, un « rallye monstre » pourrait avoir lieu sur les marchés internationaux.
Plus en détail, BCE estime que la Chine pourrait injecter de grandes quantités de stimulants dans son économie, ce qui pourrait faire augmenter l'inflation, baisser les taux d'intérêt et alimenter la croissance. La Chine pourrait aussi adopter des politiques plus favorables aux entreprises.
Pékin pourrait également entamer des négociations pour relancer le commerce avec les États-Unis, ce qui empêcherait probablement Trump d'intensifier son projet d'imposer des droits de douane élevés à la nation, estime BCA.
La seconde surpris envisagée par BCE serait que Trump conclue un nouvel accord nucléaire avec l'Iran, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix du pétrole, et apaiser les craintes que les tensions avec l'Iran ne réduisent l'offre mondiale de pétrole.
« Un cygne noir consisterait donc pour l'équipe de Trump [...] à négocier un accord avec l'Iran pour geler son programme nucléaire et éviter ainsi une guerre à grande échelle », ont ajouté les stratèges.
…Tandis que celles-ci pourraient déclencher un plongeon massif
Troisièmement, les analystes de BCE estiment que Trump pourrait finir par se détourner de l'OTAN, après avoir déjà envisagé de retirer les États-Unis de l'Organisation lors de son premier mandat.
Si la Russie devait organiser une action militaire contre un pays d'Europe de l'Est et que les États-Unis vacillent sur leur engagement envers l'OTAN, la situation pourrait créer un « choc négatif » pour les devises et les actifs de l'Europe de l'Est, selon le cabinet.
Les analystes de BCA ont aussi envisagé que les États-Unis pourraient recourir à la force militaire à la frontière américano-mexicaine pour lutter contre les activités illégales, ce qui pourrait selon eux déclencher une « crise inattendue » aux États-Unis.
« Dans ce cas, les États-Unis violeraient la souveraineté du Mexique et provoqueraient la mort de civils. Les cartels pourraient également chercher à riposter sur le territoire américain, ce qui provoquerait une crise sécuritaire qui se propagerait », a déclaré le cabinet.
Des tensions économiques pourraient également éclater entre les deux pays, chacun pouvant imposer des droits de douane élevés à l'autre. Compte tenu de l'exposition des États-Unis au Mexique, cela pourrait se traduire par des « hausses de prix significatives », selon le cabinet.
Enfin, BCA craint que plusieurs nations se mettre d'accord pour organiser une intervention sur le marché des changes en réponse aux menaces tarifaires de Trump, ce qui pourrait entraîner une forte baisse du dollar américain.
Si Trump finit par imposer des tarifs douaniers élevés sur les importations en provenance d'autres pays, les nations seraient favorables à une dévaluation du dollar, ce qui augmenterait le pouvoir d'achat de leurs propres monnaies.
« La faction de Trump préférerait utiliser la pression politique et stratégique pour encourager d'autres pays à payer le prix de l'ajustement macroéconomique, en appréciant leur monnaie ou en adoptant des politiques qui augmentent les importations américaines », a écrit a écrit BCA à ce sujet, jugeant que “l'implication serait extrêmement négative pour le billet vert”.