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Banques centrales : peu de surprises, mais des non-dits qui en disent long…

Publié le 01/11/2019 08:00
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Wall Street a accueilli sans émotion la troisième réduction du taux directeur de la FED, une décision il est vrai largement anticipée par la communauté financière. Seuls Eric Rosengren et Esther George, au sein du comité de politique monétaire (FOMC), ont voté contre la fourchette comprise entre 1,5 et 1,75% et les investisseurs n’ont manifesté strictement aucune émotion ni bougé le petit doigt jusqu’à 19H45.

Ce fut le calme le plus plat durant le premier quart d’heure de la conférence de presse de Jerome Powell, lequel a confirmé l’hypothèse d’une « pause » après trois baisses consécutives du loyer de l’argent.

A 19H46, au détour d’une réponse, le président de la FED a cependant lâché un « we won’t cut more unless the data changes drastically » (« nous ne réduirons pas les taux à moins que la situation ne change radicalement ») interprété comme une porte ouverte à une nouvelle baisse. Car des « changements radicaux » pourraient bel et bien survenir, dans l’hypothèse où les signaux économiques continueraient à se dégrader après Thanksgiving (notamment en cas de ventes décevantes lors du « Black Friday »).

Ce fut donc le petit déclic que Wall Street attendait et le S&P500 a finalement gagné 0,33%, pour inscrire un nouveau record absolu en clôture à 3 046,8 points (avec une pointe à 3 050 points à cinq minutes de la cloche). Le Nasdaq a enregistré une progression identique, mais ces deux hausses n’effacent pas complètement les replis enregistrés mardi soir.

En faisant abstraction de la petite phrase de Jerome Powell, une clôture de Wall Street en territoire positif se justifiait pleinement après l’annonce – en première estimation – d’une hausse de 1,9% du PIB américain au titre du troisième trimestre. S’il avait crû de 2% au titre de la période avril-juin, les économistes anticipaient en effet une progression de 1,6% seulement.

Jerome Powell a par ailleurs évoqué une autre menace pour la croissance des Etats-Unis, et pas des moindres : l’incertitude quant à la normalisation des relations commerciales avec la Chine, alors que les pourparlers sont peut-être de nouveau dans l’impasse. Pékin a ainsi signifié à Washington mardi que les ingérences américaines et les critiques répétées concernant l’oppression des Ouïgours dans le Xinjiang ne font pas avancer les négociations.

L’Empire du Milieu a par ailleurs dénoncé le harcèlement économique que les États-Unis infligent à Huawei et à ZTE, qui du point de vue de l’Oncle Sam représentent des risques pour la sécurité nationale. A en croire l’administration Trump, les deux groupes seraient même des fers de lance en matière d’espionnage, avec l’insertion de « malwares » ou de virus dans les équipements et les logiciels de gestion des réseaux.

Problème : non seulement Huawei ne fait pas partie des discussions pour un « accord de phase 1 », mais en plus les Etats Unis ont initié une « purge » des équipements installés par l’opérateur chinois. La FCC (Commission fédérale américaine des communications) pourrait ainsi demander aux opérateurs américains de remplacer les matériels destinés à supporter la « 5G » fournis par Huawei et son compatriote.

Dans ce contexte, le président américain dispose d’une excellente excuse pour ne pas rencontrer son homologue chinois Xi Jinping – sans évoquer une situation d’échec – les 16 et 17 novembre au sommet de l’APEC à Santiago du Chili. Le forum économique Asie-Pacifique n’aura en effet pas lieu cet automne, tout comme la Cop25, qui devait elle aussi se tenir au Chili, pays actuellement en plein embrasement, du 2 au 13 décembre prochain.

Christine Lagarde en mission commando ?

Et puisque ce mercredi était le jour des banquiers centraux, Christine Lagarde, qui prendra ses fonctions à la tête de la BCE vendredi, s’est exprimée sur l’antenne de BFM 90 minutes après Jerome Powell.

N’étant pas encore officiellement la patronne de la banque centrale, il ne fallait pas s’attendre à des révélations fracassantes… Cependant le langage du corps (que je ne peux vous décrire sans les images, ce serait trop long) et certaines « non-réponses », ou d’autres du tac au tac, laissent croire que sa présidence ne sera pas un long fleuve tranquille et qu’un patient travail de déminage l’attend.

La future ex-patronne du FMI a été interviewée par Apolline de Malherbe, qui a enchaîné les questions pertinentes. J’en ai retenu trois en particulier : « La BCE n’est-elle pas déjà pied au plancher ? », « Que se passerait-il en cas de nouvelle crise ? » et « Avez-vous encore des outils efficaces à votre disposition ? »

Christine Lagarde a hésité, puis botté en touche, estimant « ne pas être là pour discuter de la stratégie de la BCE » car n’étant « pas encore en fonction ».

Et de poursuivre : « je dois d’abord rassembler 25 personnes (NDLR : les membres du conseil de la BCE), ramener de la cohésion pour mener des débats pacifiés… et éviter les “francs tireurs” ». Diplomatie oblige, elle se devait de ne pas les citer et je le fais à sa place : il s’agit bien sûr de Jens Weidman et de Klaas Knot, qui ont vertement critiqué la remise en route d’un « QE » par la BCE il y a un mois.

Apolline de Malherbe a également demandé à Christine Lagarde si elle espérait réellement que l’Allemagne exaucerait son vœu d’un plan de relance ambitieux. L’intéressée lui a répondu que « l’Europe n’avance qu’en période de crise » et que « les changements sont le fruit de compromis laborieux ». En d’autres termes, tant que la croissance ne sera pas au tapis, l’Allemagne ne bougera pas.

Last but not least, ma consœur a demandé à la future patronne de la BCE si elle devait sa nomination « aux efforts de Macron, qui (l’a) fortement soutenue ». Et là, la réponse a fusé en quelques dixièmes de secondes : « je ne dois rien à personne. »

Et paf ! Pas un remerciement symbolique et politiquement correct, pas une parole pour le chef de l’Etat. Ce dernier a certainement apprécié.

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