BCE vs BoE : A quoi doit-on s'attendre pour EUR et GBP ?

Pour les investisseurs du Forex, la fin de semaine sera critique, avec les annonces de politique monétaire de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre jeudi, suivies des rapports sur l'emploi aux États-Unis et au Canada vendredi. Même si les emplois non agricoles sont traditionnellement l'un des événements qui font le plus bouger le marché, nous nous attendons à des mouvements plus importants pour l'euro et la livre sterling à la suite des annonces de la BCE et de la BoE. La valeur première des données est d'aider les investisseurs à anticiper les changements de politique des banques centrales. Et comme les attentes du marché sont fixées pour la Réserve fédérale et la Banque du Canada, les rapports sur l'emploi américain et canadien de ce mois-ci devraient être moins mouvementés.

La Banque d'Angleterre, en revanche, devrait relever ses taux d'intérêt pour la deuxième réunion consécutive. Il s'agirait de la première hausse consécutive des taux de la banque centrale depuis 2004. Elle a donné le coup d'envoi de son cycle de resserrement en décembre, lorsqu'elle a relevé ses taux de 0,1 % à 0,25 %. Cette décision a surpris car la variante Omicron se propageait alors de manière agressive en Europe, suscitant des inquiétudes quant à de nouveaux blocages. Pourtant, l'inflation était manifestement une préoccupation suffisamment importante pour qu'elle doive faire abstraction des risques économiques à court terme. Un mois plus tard, les arguments en faveur d'un nouveau resserrement sont solides. Omicron n'a pas provoqué les perturbations économiques que tout le monde craignait. Les données du Royaume-Uni restent fermes, tandis que les pressions sur les prix ont continué à augmenter. Au minimum, une hausse d'un quart de point est nécessaire, avec une possibilité faible mais réaliste d'une hausse d'un demi-point. La BoE a été l'une des banques centrales les plus belliqueuses et, alors que le marché s'attend à quatre hausses de taux de la part de la Fed, les Britanniques pourraient intensifier leurs efforts. Cela pourrait prendre la forme d'un resserrement plus agressif ou d'une hausse d'un quart de point avec des orientations très belliqueuses. Même si GBP/USD s'est verticalisé cette semaine. Une hausse de 50 points de base pourrait envoyer la paire au-dessus de 1,3650 vers 1,37. Dans un premier temps, les investisseurs pourraient être déçus par une hausse d'un quart de point, mais la durabilité de tout repli de la livre sterling dépendra des orientations supplémentaires.

Les investisseurs ont également acheté des euros dans l'attente de la décision de la Banque centrale européenne taux. Aucun changement n'est attendu de la part de la BCE, mais la récente hausse de l'inflation a incité de nombreux traders à prévoir une hausse des taux en fin d'année. Le dernier rapport sur l'IPC publié ce matin montre que l'inflation a atteint un nouveau record de 5,3 % en janvier, contre 5 % en décembre. Les économistes avaient prévu un ralentissement, mais le coût de la vie continue d'augmenter. Bien que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ait déclaré la semaine dernière que la banque centrale n'avait aucune raison d'agir aussi rapidement que la Fed, la pression sur la BCE pour réduire les mesures de relance est de plus en plus forte. Même un soupçon d'optimisme pourrait suffire à faire grimper le taux de change EUR/USD à 1,14. Mais si elle refuse de céder à la pression et minimise la nécessité d'un resserrement, l'EUR/USD chutera rapidement et agressivement. Gardez un œil sur EUR/GBP pour de grands mouvements aujourd’hui.

Le Dollar américain s'est échangé à la baisse contre toutes les principales devises, à l'exception du dollar néo-zélandais, après que ADP a déclaré que 301 000 emplois ont été supprimés au cours du mois de janvier, la première réduction depuis décembre 2020. Cette diminution a été nettement pire que la prévision du consensus de 200 000 emplois et signale un rapport potentiellement faible sur les salaires non agricoles vendredi. Le dollar américain étant en baisse constante depuis la décision de taux du FOMC de la semaine dernière, un rapport sur l'emploi décevant accélérera la baisse. La plupart des emplois perdus l'ont été dans le secteur des loisirs et de l'hôtellerie, mais les secteurs de la fabrication et des services ont également perdu des travailleurs. Si la composante emploi du rapport ISM sur les services de demain est également en baisse, nous pourrions assister à une plus grande faiblesse du dollar américain.

La croissance décevante de l'emploi au quatrième trimestre a entraîné la faiblesse du dollar néo-zélandais. La variation de l'emploi a augmenté de 0,1 %, ce qui est inférieur aux prévisions du marché (0,3 %), mais le taux de chômage est passé de 3,4 % à 3,2 %. L'indice mondial des produits laitiers a également diminué, passant de 4,6 % à 4,1 %. Les permis de construire canadiens ont baissé plus que prévu, mais le niveau élevé des prix du pétrole a maintenu la monnaie à la hausse.