La semaine s’annonce riche en statistiques et décisions de politique monétaire canadiennes. Compte tenu de la tourmente européenne et des liens économiques du Canada avec son voisin américain, le CAD s’est apprécié de 9,5 % contre l’euro et a bien résisté face au billet vert au cours de l’année passée, bien que la quête de valeurs refuges ait renforcé ce dernier au détriment de ses principaux rivaux. L’indice USD s’est apprécié de près de 13 % en glissement annuel, passant de 73,67 en juin 2011 à 83,23. Le Loonie n’avait cédé que 0,7% face au dollar avant de lâcher 5,4 % au seul mois de mai. Malgré une baisse du chômage plus de six fois supérieure aux prévisions, le CAD, monnaie matière premières, a plongé lorsque le pétrole est entré dans un marché baissier en mai en raison des excédents américains et des stocks élevés de but. Le gouverneur de la BoC Mark Carney s’en est tenu à un ton prudent, rendant peu probable un relèvement des taux nécessaire pour freiner l’endettement en forte croissance des ménages. Les marchés s’attendent au maintien du statu quo mardi, du fait de la persistance des craintes autour de la croissance mondiale et des risques d’un resserrement monétaire pour l’économie canadienne. Le taux de chômage publié vendredi devrait reculer à 7 % contre 7,3 % et les mises en chantiers de logement sont attendues en baisse à 212 000 contre 244 900 le mois dernier.
En ce qui concerne le yen, la BoJ paraît céder à la pression du marché. La monnaie nipponne s’est appréciée de 7,75% face au dollar depuis le plus bas de mars malgré les menaces d’intervention de Tokyo. La situation n’est pas près de s’apaiser, les enquêtes prévoyant une croissance du PIB de 4,5 % au premier trimestre 2012, contre seulement 0,1 % au quatrième trimestre 2011. La probabilité d’une forte intervention de la Banque du Japon est cependant faible, à en juger par la déclaration de son gouverneur MasaakiShirakawa le 31 mai : « l’amélioration ou l’aggravation de la crise de la dette européenne paraît être le principal facteur déterminant ». Selon l’étude trimestrielle Tankan d’avril, les producteurs japonais s’attendent à ce que l’USDJPY s’échange au taux moyen de 78,14 au cours de l’exercice 2012. Une enquête réalisée par Bloomberg auprès de 50 économistes donne une perspective moins haussière, soit 80 pour le deuxième trimestre 2012. Pauvre en statistiques, le calendrier du jour comprend le PMI non manufacturier chinois, ressorti à 55,6 contre 56,1 précédemment, ce qui représente sa plus faible progression depuis mars 2011. Ce chiffre met en évidence la propagation du ralentissement du secteur manufacturier à celui des services, ce qui demande à être confirmé par le PMI HSBC des services attendu mardi. La séance américaine sera marquée par la publication à 14h des commandes à l’industrie en glissement mensuel, indicateur anticipé en légère hausse de 0,2 % contre-1,9% précédemment.
EURUSD
La cassure par l’EURUSD de l’objectif de support à 1,2333 ne s’est pas confirmée et la paire a clôturé la session du 1er juin à un plus haut intrajournalier pénalisé par la publication de chiffres décevants sur l’emploi aux États-Unis. L’EURUSD a effectué une reprise depuis le dangereux territoire de survente où elle se trouvait, mais la tendance actuelle reste baissière avec un ralentissement du dynamisme. Les premiers supports au-dessous de nous se trouvent à 1,2290 (plus bas de vendredi) 1,2147/52 (plus bas du 29 juin 10) puis 1,1862 (plus bas du 7 juin). Les reprises ultérieures feront probablement face à une bonne résistance à 1,2479 (support devenu résistance), région de 1,2585 (1,2624/43 (plus bas du 16 jan & plus haut du 29 mai), 1,2824 (plus haut du 22 mai), 1,2906 (support devenu résistance), 1,3066 (plus haut du 8 mai), 1,3081 (plus haut du gap), 1,3122 (plus bas du 2 mai) puis 1,3179 (plus haut du pivot du 7 mai).
GBPUSD
La paire GBPUSD s’est légèrement reprise vendredi après avoir chuté au-dessous du support des 1,5327 et rebondi pour clôturer autour du niveau de clôture de jeudi. Les indicateurs techniques montrent que le câble évolue toujours à la baisse en territoire de survente et la dynamique baissière stagne autour des niveaux de septembre. Nous maintenons une perspective négative sur la paire GBPUSD. Toutes les chutes ultérieures de la paire feront face à des supports à 1,5327 (plus bas du 18 jan), puis 1,5231 (plus bas du 13 jan) et 1,5125 (plus bas du 21jan 10). Si la paire parvient à attirer des acheteurs au cours des prochaines sessions, la prochaine résistance sera située à 1,5405 (clôture du 31 mai), 1,5603 (support devenu résistance), 1,5732 (plus haut de la fourchette), 1,595 (plus haut du pivot du 1er mar), 1,6014 (support devenu résistance), 1,6207 (plus haut du 4 mai), 1,6302 (plus haut du 30 mai), 1,6335 (plus haut du 31 août 11), 1,6455 (plus haut du 29 août 11).
USDJPY
La dynamique vendeuse de l’USDJPY observée à la fin de la semaine dernière s’est décéléré, les hausses de la paire ayant défié la détermination de la Banque du Japon à effectuer une intervention musclée sur le marché. La paire a cassé le support critique à 78,00 vendredi, mais elle est repartie à la hausse en réaction à ce que les marchés perçoivent comme une intervention furtive. La paire se maintient solidement autour de support des 78,00, mais nous maintenons notre position baissière. Les premiers supports disparaissent maintenant peu à peu, la demande se situant à 78,00 (niveau psychologique), 77,36 (plus bas du 13 fév) puis 76,58 (plus bas des 3 & 17 jan). Les prochaines résistances se situent à 78,67 (plus haut du 31 mai), 79,43/60 (sommet de la tendance baissière), 80,61 (plus haut du 2 mai), 81,77/86 (correction haussière manquée), 82,56 (plus haut du 6 avril), 82,99 (plus haut du 3 avril) puis la résistance du niveau de déclenchement à 83,40.
USDCHF
L’USDCHF n’a pas repris son mouvement d’achat de 8-sessions et évolue maintenant à la baisse autour de 0,9668, la résistance devenue support la semaine dernière. Nous restons toujours dans un large canal haussier, mais nous restons prudents quant à l’effet des données économiques décevantes aux États-Unis sur la ruée vers des valeurs refuges . Si nous assistons à d’autres reprises, les premiers niveaux de résistance devraient se situer à 0,9779 (plus haut de fév 2011), 1,0067 (plus haut du pivot du 1er déc 11), puis 1,0294 (plus haut du 10 sept 10). Le premier support se trouve près du niveau actuel à 0,9668 (plus bas du 31 mai). Si la tendance baissière se confirme, les premiers niveaux de support se situent à 0,9599 (plus bas du 30 mai), 0,9500 (niveau psychologique), 0,9389 (plus bas de la fourchette), 0,9336 (résistance devenue support), 0,9256 (plus haut du 16 avril) puis 0,9195 (plus bas des 7 & 11 mai).
Posté par Léa Torbey Meouchi sur Swissquote