Les investisseurs sont revenus à l’achat sur Bombardier, après plusieurs nouvelles encourageantes à l’égard de l’entreprise montréalaise. L’action du constructeur a clôturé la séance de vendredi sur un bond de 16% à la bourse de Toronto.
Parmi les bonnes nouvelles, la gamme d’avion Cseries 100 de Bombardier, dont le développement a engendré plusieurs milliards de dollars de coûts supplémentaires et plusieurs années de retards, a obtenu vendredi le feu vert du ministère fédéral des Transports canadien pour sa mise en service.
« C’est une journée historique pour Bombardier », a souligné le ministre en charge Marc Garneau, qui a annoncé lui-même l’homologation devant les employés de l’usine de Bombardier à Mirabel. Selon le ministre, cette décision envoie un « signal fort aux investisseurs et aux clients potentiels » de cet avion commercial, dans lequel le gouvernement du Québec a investi 1,3 milliard de dollars.
Pour Alain Bellemare, PDG du groupe, cette homologation constitue l'aboutissement d'années d'efforts et d’un programme d’essais de plus de 3000 heures de vol.
Les premiers avions Cseries 100, qui peuvent transporter entre 110 et 125 passagers, voleront sous les couleurs rouges et blanches de son premier exploitant, SWISS, filiale de Lufthansa (DE:LHAG). Les livraisons sont en bonne voie pour être effectuées au deuxième trimestre de l’année prochaine, indique Bombardier.
Désormais, l'entreprise va se concentrer sur l'obtention d'une certification similaire de la part des agences européennes (EASA) et américaines (FAA) de l'aviation, explique Rob Dewar, vice-président et directeur général du programme d'avions CSeries.
Contrat à plus de deux milliards d'euros avec la SNCB
Toujours vendredi, on apprenait que la SNCB (Société nationale des Chemins de fer belges) avait passé une première commande ferme de 445 voitures à double étage M7 au consortium Alstom/Bombardier, pour un montant de 1,3 milliard d’euros.
Celles-ci seront livrées entre septembre 2018 et décembre 2021, ont annoncé vendredi lors d’une conférence de presse Jo Cornu, CEO de la SNCB, Jacqueline Galant, ministre de la Mobilité, et les représentants des deux entreprises.
Selon les termes du contrat, le consortium fournira jusqu’à 1.362 voitures à la SNCB, pour un montant total de 3,3 milliards d’euros. La part directe de Bombardier s’élève à environ 2,1 milliards d’euros.
Les futures commandes dépendront de l’évolution du trafic, a précisé M. Cornu. Des clauses rigoureuses ont par ailleurs été intégrées au contrat pour la fiabilité, les délais de livraison et les frais d’entretien du matériel, assure le CEO.
Les rendements obligataires restent élevés
Si l’action du groupe a clôturé la séance de vendredi sur un gain de 16% à la bourse de Toronto, les obligations du constructeur ont progressé dans une moindre mesure, avec des rendements qui restent particulièrement élevés et qui témoignent des inquiétudes persistances des investisseurs.
L'obligation 7,50% - 2025 par 2.000 dollars a toute de même repris deux points pour se traiter ce lundi aux alentours des 72% du nominal. Son rendement annuel jusqu'à l'échéance s’élève à plus de 12%.
Bombardier et cette émission de 1,5 milliard de dollars sont notés « B » chez Standard & Poor’s et Fitch ainsi que « B2 » chez Moody’s (catégorie spéculative).