Les titres du transporteur canadien Bombardier (TO:BBDb) restent plus que jamais orientés à la hausse tant en bourse que sur le marché obligataire, soutenus la semaine passée par l’annonce d’une commande pour ses avions CSeries, la première depuis un an et demi.
En marge de la publication de ses résultats trimestriels, le constructeur a annoncé avoir obtenu d’un client européen (dont l’identité n’a pas encore été dévoilée), une commande ferme pour 31 de ses avions moyen-courrier CSeries (capacité de 100 à 150 sièges), assortie d’une option d’achat de 30 appareils supplémentaires. Dans le cas où l’option serait levée, le montant total de la vente pourrait atteindre plus de quatre milliards d’euros.
Cette commande est donc la première enregistrée depuis un an et demi par Bombardier et intervient moins d’un mois après que le transporteur canadien ait cédé les rênes de son programme-phare au géant européen du secteur de l’aviation Airbus (PA:AIR). Dans le cadre de ce rapprochement, Airbus détiendra pour rappel un peu plus de 50% de l'entité qui dirige le programme CSeries, alors que Bombardier et la Province du Québec verront leurs parts respectives diminuer à 31 et 19%.
Si certains n’y verront pas un hasard, Alain Bellemare, patron de Bombardier, explique dans un communiqué "qu’à l'avenir, alors qu'Airbus rejoint le programme et que les avions CSeries continuent de faire leurs preuves en service, nous nous attendons à ce que l'élan commercial se renforce rapidement".
Pour Nick Heymann, analyste chez William Blair & Co interrogé par Bloomberg, '"les capacités de Bombardier à engranger de grosses commandes ont été améliorées grâce au repprochement avec Airbus. Le marché commence à comprendre que cet accord a complètement changé la donne".
La bourse avait d’ailleurs salué l’annonce de ce partenariat. Le programme de développement des CSeries a pour rappel pris plusieurs années de retard et a bien failli couler financièrement Bombardier, qui n’a dû sa survie qu’à une intervention financière des autorités publiques québécoises.
Le communiqué de Bombardier rappelle cependant que les soucis dans les retards de livraison restent d’actualité. Les retards du motoriste Pratt & Whitney vont encore peser sur les livraisons des CSeries cette année, avec seulement 20 à 22 exemplaires qui sortiront d'usine, contre 30 initialement prévus.
Les obligations poursuivent leur hausse
Sur le marché secondaire, les obligations Bombardier poursuivent leur rally haussier des dernières semaines.
L’émission remboursable en 2023 et assortie d’un coupon fixe de 6,125% est ainsi passée d’un cours de 96 à 99,98% du nominal, ramenant son rendement annuel sous les 7%. Accessible par coupures de 2.000 dollars, l'obligation est notée « B- » dans la catégorie des investissements jugés spéculatifs chez Standard & Poor’s.
En euro, l'obligation au taux de 6,125% et d'une maturité égale au 15/05/2021 se traite également à la hausse à 108,91% du nominal, ramenant son rendement à 4,95%. Libellé par coupures de 100.000 euros, cet emprunt d'une taille de 780 millions est également noté « B- » par Standard & Poor's.
L’action cotée à la Bourse de Toronto a clôturé la séance de vendredi au-dessus des trois dollars canadiens, en hausse de 5,70%, portant à près de 35% sa performance cette année.