Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Mercredi dernier, je vous soumettais un point trimestriel concernant les indices américains. Plus spécifiquement le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P500, qui sont tous les trois en train de tester des résistances majeures.
De ce côté de l’Atlantique, l’Eurostoxx50 et le CAC40 sont dans une configuration assez similaire. Le Dax a pour sa part un peu de retard, mais c’est à mon sens sur lui que pèse le plus gros risque de correction.
L’impossibilité de prévoir les actions des banques centrales et les développements (géo)politiques (guerre commerciale sino-américaine, mais aussi américano-européenne, Brexit, Iran…), dont le poids n’a peut-être jamais été aussi fort depuis la tristement célèbre crise de 2008, quand tout partait à la casse, rend les anticipations difficiles. Et l’interventionnisme forcené de rigueur depuis de longs mois complique d’autant les projections que son rythme s’accélère. Il ne se passe en effet pratiquement plus une semaine sans que les marchés soient directement impactés par une décision ou une déclaration des organismes de gouvernance.
Il en découle à la fois un manque de visibilité et des mécanismes d’auto-régulation des marchés qui sont pour le moment cassés.
Comme la semaine dernière, je vous propose donc des graphiques simples, permettant de bien situer quels sont les niveaux clefs qui pourraient soit céder (et ce faisant libérer un nouveau potentiel de hausse), soit au contraire servir de prétexte pour entamer une consolidation. Avec un seul indicateur technique, le Stochastique Momentum Index (SMI), à l’appui pour simplifier les choses.
L’Eurostoxx50 arrive à un carrefour
Sur l’Eurostoxx50, si la tendance de long terme est haussière (le canal vert), la résistance (l’oblique rouge qui débute en 2007) est de nouveau testée (la pastille orange). Or, à chaque fois que cela a été le cas (les plots rouges), les haussiers se sont ensuite faits stopper.
L’indice se trouve en fait « comprimé » entre cette résistance et le support (le segment vert) du canal haussier, qui se rapproche régulièrement, ce qui pourrait rendre la situation explosive.
En cas de signal haussier, la grosse résistance (le prochain objectif théorique) se situe aux alentours des 3 800 points, à 7% des niveaux actuels. Cela correspond par ailleurs aussi à un report d’amplitude (les flèches verticales bleues).
En support, nous avons bien entendu l’oblique du canal haussier qui transite actuellement vers 3 150 points, ce qui donne ici une marge de correction de l’ordre de 10% à la baisse.
Techniquement, le stochastique (SMI) arrive en zone de surachat (la pastille orange), mais si les vues long terme permettent de baliser le terrain et qu’il conviendra d’en retenir les niveaux, c’est sur des unités de temps plus rapides (hebdomadaire) qu’il faudra intervenir pour gérer les positions au coup par coup, qui plus est en fonction de l’attitude des organismes interventionnistes évoquée en préambule.
Le Dax est à la traîne
Le DAX 30 marque quant à lui une faiblesse par rapport à l’Eurostoxx50 et au CAC40, ne parvenant pas à « suivre le rythme ». La résistance correspondant ici aux plus hauts historiques (« R ») et se situe dans la région des 13 500 points, mais attention ! Le DAX a en effet quitté son canal haussier (en vert) et est en train de réaliser un « pullback » sur l’ancien support de ce canal (la pastille orange).
Du point de vue graphique, c’est là que se situe le risque pour l’indice phare de la Bourse de Francfort. Techniquement, le stochastique laisse la place au DAX pour rattraper son retard, mais en cas de signal baissier, un départ en consolidation dans le canal baissier orange – qui n’est pour le moment qu’hypothétique (par manque de points d’impact) – est plausible.
Auquel cas, le premier support probable sera « S2 », qui se situe vers 10 800 points, soit 14% plus bas que les cours actuels.
Une résistance tenace sur le CAC40
Enfin, s’agissant du CAC40, la résistance « R » de la zone des 5 600 points est de nouveau testée (la pastille orange).
Il s’agit d’un point « dur », car comme on peut le constater, il y a eu de nombreux impacts depuis octobre 2017. Trop nombreux pour qu’ils puissent être indiqués par de petites flèches rouges que j’ai de ce fait remplacées par un rectangle rouge vif à l’intérieur de la résistance horizontale « R ».
Techniquement, le mouvement atteint des zones de surachat, comme le montre le Stochastic (la pastille orange), et si la tendance de fond reste bien entendu haussière, je pense néanmoins – comme pour les autres indices d’ailleurs – qu’il faudrait que les banques centrales interviennent concrètement pour que la résistance soit franchie.
En Europe, sachant que plus de dix pays affichent désormais des taux à dix ans en territoire négatif, la marge de manœuvre va en tous les cas devenir très restreinte, sauf à inventer de nouvelles « mesures accommodantes ».
Une chose est sûre : les tous prochains mois vont être décisifs.
Bonne séance,
Gilles