Je viens juste de rentrer d'une conférence dans le Wyoming, un Etat connu pour l'énergie et pour les ours. Les deux convergent vers le marché du Pétrole brut.
Le prix du brut est passé sous les 40$ le baril hier. Cette baisse d'environ 4% survient après des semaines de déclin lent, en grande partie dues à deux facteurs : l'excédent de brut mondial et la production excessive de produits raffinés (carburant, etc.).
En début d'année, quand le pétrole était au-delà des 50$ le baril, les rapports indiquaient que l'excédent se résorbait. Il est apparu que l'offre et la demande ont finalement convergé en raison des interruptions de la production au Nigeria, au Canada, en Libye et au Venezuela ; du lent déclin de la production de schiste aux Etats-Unis ; et de la production importante de brut par les raffineurs. Cependant, les apparences peuvent décevoir, et ces facteurs ne parviennent pas à retirer du brut du marché pour réaliser une brèche dans l'excédent mondial.
Voici des indications importantes que nous n'avons pas vu :
1. Les exportations des pays du Golfe :
Le Golfe persique connaît une de ses plus chauds étés. Les températures dans la région sont montées haut, le carburant arrivant à ébullition dans le réservoir d'une voiture. Ceci aurait dû être pertinent pour les traders du pétrole, étant donné que les prix du pétrole grimpent à cette période de l'année, en partie en raison de la forte consommation d'électricité dans le Golfe persique. Les pays du Golfe producteurs de pétrole utilisent le pétrole de manières différentes de celles des autres pays, comme la production d'électricité pour alimenter les climatisations, qui rend la vie durable dans cette région. Vu que la consommation de pétrole en Arabie saoudite, au Koweit et dans les Emirats arabes unis progresse généralement à cette période, leurs exportations déclinent. Cette année, toutefois, même si la demande de l'Arabie saoudite monte, sa production de pétrole continue à progresser, ce qui signifie qu'il y a beaucoup de pétrole à exporter. En outre, l'Arabie saoudite a réduit le prix du pétrole léger arabe qu'elle vend à l'Asie à plus de 1 dollar le baril, ce qui fait baisser les prix davantage.
2. Les sociétés pétrolières se réveillent :
Les sociétés pétrolières qui ont survécu au passage du pétrole sous les $30 s'alignent avec de nouvelles lignes de crédit par rapport à de plus haut prix du pétrole au printemps. Elles ont réouvert des puits fermés, foré de nouveaux puits et produisent de manière stratégique pour créer autant de chiffre d'affaires que possible. Le nombre de foreuses aux Etats-Unis continuent de progresser lentement, ce qui montre que la production poursuit sa hausse.
3. Les récents paris des spéculateurs :
Les fonds spéculatifs et les autres spéculateurs ne pensent plus que le marché du pétrole se remet et parient fortement qu'il continuera à baisser. Cette mentalité amplifie les effets que les principes fondamentaux ont déjà sur les marchés.
4. Le mystère de la demande chinoise :
La demande de la Chine demeure un mystère. La Chine continue à importer de grandes quantités de pétrole, pour la plupart d'Arabie saoudite et de la Russie.
Les raffineurs indépendants achètent et raffinent du pétrole brut aussi vite que possible en Chine, mais il semble que beaucoup tournent en rond et exportent leurs produits raffinés vers leurs pays voisins. La quantité de pétrole que stocke le gouvernement chinois est davantage floue que celle de pétrole raffiné pour la consommation intérieure immédiate. Si la plupart des importations chinoises étaient destinées aux réserves ou à la revente, la Chine pourrait soudainement réduire ses importations.
Bien que certaines analyses indiquent que l'Inde semble prendre la place de la Chine alors que la consommation de pétrole progresse, il y a d'importants signes qui montrent que la croissance indienne pourrait ralentir davantage que prévu.