La bonne résistance économique et financière du Brésil lors de la crise de 2008-09 et le boom de confiance qui s’en est suivi ne sont plus qu’un lointain souvenir. Après une année 2014 morose, 2015 s’annonce comme une année noire pour l’économie brésilienne, qui s’enfonce dans la récession sans aucun facteur interne ou externe de soutien à très court terme. Au durcissement monétaire initié en 2013, s’ajoute depuis six mois un choc fiscal imposé par la détérioration des finances publiques et l’inefficacité de la politique budgétaire au cours des dernières années. Toutefois, si les réformes engagées se poursuivent, l’année 2015 pourrait a posteriori être l’année 0 du redressement.
Des conditions récessives bien pires qu’en 2009
La crise mondiale de 2008-2009 avait permis de tester la résistance de l’économie brésilienne à un important choc externe. L’amélioration de ses fondamentaux macroéconomiques entre 2003 et 2007, dans une conjoncture internationale exceptionnellement favorable, lui avait fourni des marges de manœuvre contra-cycliques. Ceci, combiné au rebond rapide des prix des matières premières et au dynamisme de l’Asie, Chine en tête, avait limité la contraction du PIB à 0,3% en 2009.
L’année 2015 marquera assurément plus l’histoire
économique brésilienne que 2009. Les indicateurs de confiance des entreprises et des ménages ont enfoncé les seuils atteints en 2008-09 sur fond de grand déballagepolitico-judiciaire, chaque mois apportant son lot de nouvelles révélations et/ou suspicions de scandales de corruption. Malgré une hausse de 5% depuis mars, le real s’est déprécié de 29% face au dollar US en un an. Dans ce climat sulfureux et morose, la Présidente Dilma Rousseff a perdu le soutien indéfectible de Lula, son prédécesseur et mentor. Et sa cote de popularité n’est plus que de 9%, un record depuis 1989.