Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Cette semaine, on revient sur le CAC40 qui est en train de casser un support important : celui des 6.400 pts.
C’est une zone de support que nous avons identifiée, suivie et travaillée (au niveau trading) depuis longtemps. Jusqu’à la semaine dernière, nous profitions de ce support pour tenir les positions haussières, voire pour lancer quelques opérations « tactiques » (et de court terme) à la hausse.
En revanche, dans le point hebdomadaire de la semaine dernière (« CAC : Attention aux 6.600 pts), changement de ton : je parlais d’« un rebond pas si rassurant que ça » et je mettais en garde. Pour mémoire, le CAC cotait 6 580 pts lors de la rédaction de l’article. Il a ensuite touché 6.601 pts. Vous connaissez la suite.
Plus loin dans l’article, j’ajoutais :
« Attention à court terme à la zone des 6 600 points, surtout qu’en cette fin de matinée nous aurons la publication de la croissance en Zone euro… »
« Personnellement, je me fie à l’indicateur de tendance calibré à 9/19/6 sur cette unité de temps. Elle est réactive, permet de suivre les impulsions au plus près. Et surtout elle évite de se poser des questions métaphysiques sur l’avenir du CAC. »
« En clair et en décodé, tant qu’elle est haussière… eh bien c’est haussier et je conserve les positions haussières ! »
« Faites bien attention, si cette MACD venait à donner un signal de retournement au contact de son axe de propagation baissier, un allégement des positions haussières – ou un serrage de stop a minima – serait sans doute une bonne idée… »
On retrouve aujourd’hui le CAC à 6.300 pts quelques minutes après l’ouverture. Les 6.400 pts sont malmenés. Attention, les indicateurs pointent toujours au sud ! – on est passés d’un marché en « range » à une tendance baissière en développement.
On fait le point.
Un clic de souris à 300 milliards
Première chose : le CAC40 (comme l’ensemble des indices européens) s’est fait « dézinguer » par, soi-disant, UN « trader » bossant pour Citigroup (NYSE:C) » qui aurait malencontreusement « cliqué » sur le mauvais bouton de sa souris et fait plonger les indices européens.
Le « trader » en question aurait balancé pas moins de… 300 milliards de $ de ventes sur les indices européens en un « clic ». En tout cas, c’est ce dont nous informe le service de communication de CityGroup.
Le « flash krash » n’a duré que quelques secondes. Mais de nombreuses actions (d’entreprises majeures) ont plongé de 10% ou plus… avant que leur cours ne remonte aussi sec – et en quelques secondes aussi.
Ceci à des implications profondes et majeures.
Un grand nombre de particuliers se sont fait lessiver en moins de temps qu’il n’en faut pour cligner 3 fois des yeux.
Des conclusions à en retenir sont indispensables – on ne peut en aucun cas s’affranchir d’une telle catastrophe juste en disant « oh – désolé ! C’est juste une erreur, j’ai pas fait gaffe en cliquant sur le mauvais bouton de ma souris »… Les systèmes de contrôle permettant ce genre de « bévue » sont donc inexistants.
Je vous proposerai lundi prochain un article dédié à ce sujet et à ses conséquences pour les marchés financiers.
Un marché très fragilisé
Au niveau graphique, ne vous laissez pas abuser par la très méchante bougie baissière de cette semaine (pastille bleue sur le graphe). En fait, l’attaque algorithmique a commencé quelques secondes avant 10h – elle n’a été que très brève – et les cours sont remontés aussi sec, en quelques secondes.
Les bougies étant des bougies de l’unité de temps 2h, le plongeon intervenu juste avant la clôture de la bougie à 10h ne reflète que la « bourde » de Citigroup. Et la bougie suivante, très haussière, aura, elle aussi, duré seulement quelques secondes avant que le CAC ne revienne sur ses précédents niveaux.
En attendant, le marché est fragilisé. La cassure présumée des 6.400 pts semble se confirmer ce matin.
On reste pudiquement dans la même position que la semaine dernière avec ce risque d’impulsion baissière (ok, on y est, c’est validé). En matière de trading, tant que l’indicateur de tendance MACD pointe vers le bas… c’est baissier.
Le support de court-terme est probablement sur la zone DESS 6.300 pts. Pourquoi ? Parce que les algos « tradent » en fonction d’une programmation fractale.
En clair, les reports d’amplitudes algorithmiques primaires (les doubles flèches marron verticales) ciblent des niveaux de 6.800 pts / 6.400 pts et donc 6.000 pts (tous les 400 pts).
Si l’on passe à un niveau secondaire, on trouve les 6.600 pts (la moitié entre les niveaux primaires de 6.800 et 6.400 pts), soit un décalage d’amplitude de 200 pts.
Et si l’on descend à un niveau tertiaire, toujours pareil : le pas de décalage est maintenant de 100 pts. Donc 6.400 pts moins 100 = 6.300 pts comme support très court-terme. C’est-à-dire la fin provisoire de l’accélération baissière.
On verra bien si cela se confirme ce vendredi. En tout cas, comptez sur moi pour faire le point vendredi prochain.
Ceci dit, la tendance de fond est pour le moment toujours baissière. Encore une fois, il fait suivre l’indicateur de tendance MACD. Tant qu’il est baissier …c’est baissier. Les rebonds intermédiaires ne seront …qu’intermédiaires.
A lundi pour une analyse de l’impact des algos de Citigroup sur les marchés européens.
Attention, je vais sortir de mon devoir de réserve d’analyste technique…et ça va piquer !
Bon week-end,
Gilles.