Les craintes de nombreux analystes ne sont finalement pas vérifiées ce week-end. Si 26,9% des Grecs ont exprimé leur soutien au parti anti-austérité Syriza, la majorité (29,7 %) a voté pour le parti Nouvelle Démocratie (ND), ce qui permet à ce dernier de se voir attribuer 50 sièges supplémentaires au Parlement et d’en détenir 129 sur 300. Opposé au premier plan de sauvetage, ND avait approuvé le deuxième et s’était efforcé de former un gouvernement de coalition après le scrutin du 6 juin. Dans la foulée des résultats, les ministres des Finances de la zone euro ont publié un communiqué commun dans lequel ils réitèrent leur engagement envers la Grèce et laissent entrevoir un certain assouplissement de la part de l’Europe, puisqu’ils appellent à un échange de vues sur l’avenir entre la troïka et le nouveau gouvernement.
Dans un entretien avec Bloomberg, M. Corbett (UE) a estimé que « certains ajustements pourraient peut-être être apportés » à l’aide grecque. Le flot des déclarations va dans le même sens : bien que l’on s’attende à ce que la Grèce se trouve à court de fonds début juillet et qu’il lui soit quasiment impossible de se financer sur les marchés obligataires, la situation n’est pas vraiment inquiétante. L’EURUSD s’est envolé à un plus haut de près d’un mois pendant la séance asiatique avant de refluer pour s’installer autour des 1,2645. La raison en est que nous sommes passés du domaine des « inconnues connues » à celui des « inconnues inconnues ». De fait, les investisseurs s’attendaient à des résultats plus nuancés. Au lieu de quoi, les voilà confrontés à de nouvelles interrogations sur la suite de la saga grecque. Première question : la formation d’un gouvernement de coalition. Certaines sources ont indiqué que le Pasok (favorable à l’accord de sauvetage) pourrait refuser de rejoindre un cabinet n’incluant pas d’autres partis, manœuvre tactique visant à freiner l’érosion de son vivier électoral. Deuxièmement, quel que soit son gouvernement, la Grèce pourrait encore sortir de l’UE, de nombreux partis continuant de demander la modification, voire l’annulation du Mémorandum d’entente dont est issu l’accord de sauvetage.
Les places européennes ont enregistré un bref rebond à l’ouverture avant de repartir à la baisse sur des craintes autour de l’Espagne. Les spreads souverains se sont creusés ce matin, le taux espagnol grimpant de 26 points de base à 7,13%. Dans les jours à venir, la propension au risque pourrait fluctuer brutalement au gré des nouvelles en provenance de Grèce, d’Espagne et d’Italie. Nous pensons que les effets sur l’euro et les autres monnaies à bêta élevé resteront modérés et que les banques centrales attendront de voir comment l’aversion au risque évolue avant d’activer des procédures monétaires d’urgence.
EURUSD
Le résultat des élections grecques a enlevé une énorme pression sur le « goût du risque » et surtout l'EUR, déclenchant une vague de soulagement sur les marchés. La cassure par l’EURUSD du modèle de triangle et de la résistance à 1.2672 (plus bas du 13) a constitué une évolution haussière. Toutefois, au début de la session européenne, le rebond de la paire ne parvient plus à attirer de nouveaux acheteurs. La tendance baissière restant intacte, notre position reste elle aussi baissière. Notre attention se porte désormais sur le franchissement à la hausse du support de 1,2672 qui, s'il est cassé, déclencherait une évolution peu significative vers 1,2438. Les reprises ultérieures feront probablement face à une petite résistance à 1,2824 (plus haut du 22 mai), 1,2906 (support devenu résistance), 1,3066 (plus haut du 8 mai), 1,3081 (plus haut du gap), 1,3122 (plus bas du 2 mai) puis 1,3179 (plus haut du pivot du 7 mai). Les premiers supports au-dessous de nous se trouvent à 1,2438 (plus bas du 5 juin), 1,2288 (plus bas du 1er juin) 1,2147/52 (plus bas du 29 juin 10) puis 1,1862 (plus bas du 7 juin).
GBPUSD
La paire GBPUSD s'est envolée à 1,5743 (cassant au passage la résistance des 1,5660) à la faveur des résultats positifs des élections grecques, mais depuis qu’elle a atteint ce sommet, la paire ne parvient plus à attirer de nouveaux acheteurs. La tendance générale reste baissière et nous anticipons par conséquent que le prochain mouvement de la paire sera baissier. Toutefois, l’accumulation des niveaux de supports au-dessous de nous ralentira le mouvement de vente attendu. Toutes les chutes ultérieures de la paire feront face à des supports à 1,5650 (plus haut du 30 mai), 1,5600 (double sommet des 7 et 12 juin), 1,5454 (double touché du 12 juin), 1,5405 (plus bas du 8 juin), 1,5374 (plus bas du 6 juin), 1,5321 (plus bas du 5 juin) ensuite 1,5268 (plus bas du 13 jan). Si la paire parvient à attirer des acheteurs au cours des prochaines sessions, la prochaine résistance sera située à 1,5775 (plus haut du 23 mai), 1,5852 (plus haut du 22 mai), 1,5954(plus haut du pivot du 1er mar), 1,6066 (support devenu résistance), 1,6207 (plus haut du 4 mai), 1,6302 (plus haut du 30 mai), 1,6335 (plus haut du 31 août 11), 1,6455 (plus haut du 29 août 11).
USDJPY
Actuellement, la dynamique haussière de l’USDJPY ne montre aucun signe d’essoufflement, toutefois, il est possible que la paire consolide entre 79,15 et 79,52. Après cette position à court terme, nous nous attendons à un franchissement de la barre des 79,52 pour une évolution significative vers le niveau des 80,60. Les premiers supports disparaissent maintenant peu à peu, la demande se situant à 79,16 (plus bas du 14 juin), 78,60 (plus bas du pivot du 6 juin), 78,00 (niveau psychologique), 77,66 (plus bas du 1er juin), 77,36 (plus bas du 13 fév) puis 76,58 (plus bas des 3 & 17 jan). Les prochaines résistances se situent à 79,52 (plus haut du pivot du 15 juin), 79,79 (plus haut du 7 juin), 80,61 (plus haut du 2 mai), 81,77/86 (correction haussière manquée), 82,56 (plus haut du 6 avril), 82,99 (plus haut du 3 avril) puis la résistance du niveau de déclenchement à 83,40.
USDCHF
L’USDCHF a creusé nettement l’écart, reflétant la résultat positif des élections en Grèce, toutefois les hausses ont tôt fait de combler l’écart. La tendance générale reste baissière ; nous anticipons ainsi qu’une fois l'écart comblé, le prochain mouvement sera baissier. Il y a de fortes spéculations au sujet de la stabilité du taux de change minimum de l’EURCHF, les traders ne doivent donc pas oublier le niveau de 1,2000. Les principaux supports à la baisse se situent à 0,9479 (plus bas du 8 juin), 0,9335 (résistance devenue support) puis 0,9183 (plus bas des 7 & 11 mai). Si nous assistons à d’autres reprises, les premiers niveaux de résistance devraient se situer à 0,9596 (plus haut du 13 juin), 0,9693 (plus haut du point pivot du 4 juin), 0,9774 (plus haut de fév 2011), 1,0067 (plus haut du pivot du 1er déc 11) puis 1,0294 (plus haut du 10 sept 10).
Léa Torbey Meouchi sur Swissquote