Chute des indices boursiers, le point sur l’évolution du marché obligataire depuis le 1er janvier
Alors que les bourses mondiales connaissent l’un des pires débuts d’année de l’histoire, le marché obligataire, à quelques exceptions près, tire une nouvelle fois son épingle du jeu.
Pour rappel, le marché obligataire peut-être répertorié en trois grandes catégories. A savoir :
- Le marché des obligations souveraines ;
- Le marché des obligations d’entreprises bien notées (Investment grade) ;
- Le marché des obligations spéculatives (High Yield).
A. Les obligations souveraines plébiscitées
Dans le contexte actuel d’aversion au risque, les investisseurs ont tendance à se réfugier vers des actifs réputés solides comme l'or, qui gagne plus de 3% et le Yen japonais, qui évolue en nette hausse sur le marché des changes.
Par ailleurs, les placements jugés « sans risque » comme les obligations souveraines allemandes sont également plébiscités et captent les capitaux sortant du DAX et des indices boursiers européens.
Pour preuve, alors que le Bund allemand à dix ans avait clôturé 2015 à un taux de 0,63%, ce même taux s’affiche actuellement à 0,49%. A noter que les obligations d'Etat belges sont également en hausse, le taux à dix ans passant de 0,97% à 0,80%.
Pour l’investisseur qui souhaiterait se positionner sur un emprunt d’état allemand ou belge, il y a le Bund (0,50% - 2025) et la nouvelle OLO (1% - 2026) qui se traitent toutes les deux aux alentours des 100% du nominal (coupures de 1.000 euros).
B. Stabilité des obligations Corporate IG
Les obligations émises par les entreprises de bonne qualité (rating supérieur à BB+) sont globalement à l’équilibre depuis le 1er janvier.
L’indice Bloomberg EUR Investment Grade Corporate, qui donne un bon aperçu de l'évolution du marché, s’affiche en effet à 131,42 points contre 131,65 points le 31 décembre dernier.
Dans cet indice obligataire, sont répertoriés des émetteurs aussi divers que les constructeurs automobiles BMW (DE:BMWG) (1,25% - 2022) et RCI Banque (1,25% - 2022), le groupe pétrolier Total (PA:TOTF) (1,125% - 2022), les énergétiens EDF (PA:EDF) (2,625% - 2034) et RWE (DE:RWEG) (3,50% - 2037) ou encore l'entreprise pharmaceutique Teva (1,25%- 2023).
C. Les obligations Corporate HY en baisse
Dernier segment, celui des obligations spéculatives (rating inférieur à BBB-). Depuis le 1er janvier, l’indice Bloomberg EUR High Yield Corporate affiche une baisse de l'ordre de 2% à 156 points, un recul qui essentiellement lié à la mauvaise prestations des valeurs pétrolières et minières.
Dans cet indice, figurent notamment les obligations Portugal Telecom (LS:PHRA) Finance (4,50% - 2025), Univeg Holding (7,85% - 2020), HEMA Bondco (6,25% - 2019), PagesJaunes Finance (8,875% - 2018), Petrobras (2,75% - 2018) ou encore Gazprom Bank Finance (4% - 2019).
On notera que la baisse des obligations spéculatives est à relativiser en regard de la performance du principal indice boursier européen, l’Eurostoxx50, qui abandonne déjà plus de 10% en 2016.
Peu de nouvelles émissions
Dans le contexte actuel, peu d’émetteur se risque à venir emprunter sur le marché de la dette.
On retiendra malgré tout l’émission de 46 milliards de dollars réalisée par Ab Inbev la semaine passée. Vous pouvez retrouver toutes les nouvelles obligations du brasseur belgo-brésilien dans notre sélection. Toujours en dollars, Walt Disney, Ford, Harley Davidson, John Deere ont également émis de nouvelles obligations.
En euro, Mondelez International, le fabriquant des biscuits Oreo, a émis de son côté une obligation à sept ans, rémunérée par un coupon fixe de 1,625%.