La Banque centrale du Brésil a relevé pour la cinquième fois consécutive son taux d’intérêt directeur. L’institution monétaire n’avait pas vraiment le choix alors que l’inflation montre des signes d’accélération.
« Sur base des évaluations de notre scénario économique et compte tenu des perspectives d’inflation, le Comité a décidé à l’unanimité de relever le taux Selic de 0,50% pour le porter à 13,25% », a expliqué l’institution financière dans un communiqué daté du 29 avril. Le taux de référence au Brésil atteint par la même occasion son plus haut niveau depuis janvier 2009.
La grande majorité des analystes consultés par Bloomberg avait anticipé une hausse de cette ampleur compte tenu des dernières statistiques en matière d’évolution des prix. L’inflation s’est élevée à 8,22% selon des données publiées mi-avril, contre 7,9% le mois précédent. Les analystes estiment qu’elle devrait atteindre 8,25% cette année, loin devant le plafond de la fourchette de tolérance fixé par la Banque centrale qui est de 6,5%.
« La banque centrale est confrontée à une économie qui décélère nettement, mais avec l’inflation attendue à un niveau élevé jusqu’en 2016, l’attention doit être portée sur la hausse des prix » a résumé Roberto Padovani, économiste en chef chez Votorantim Ctvm.
Le FMI prévoit une contraction de 1% de l’économie brésilienne cette année.
Un rendement annuel de 10,54% en réal brésilien
La hausse du taux Selic pourrait inciter certains investisseurs à se positionner sur la devise brésilienne à travers le marché obligataire. Pour ne retenir qu’un exemple, citons cette obligation de la Banque européenne d’investissement (BEI) au coupon de 10,50% et d’une maturité égale au 21 décembre 2017.
Elle est disponible ce mardi à 99,80% du nominal, soit un rendement annuel jusqu'à m'échéance de 10,54%. La coupure de négociation s'élève à 5.000 réals (+/- 1.457 euros) pour une taille émise de 1,5 milliard.
Compte tenu de son statut d’émetteur supranational, la BEI bénéficie du meilleur rating possible (AAA) auprès des trois agences de notation que sont Fitch, Moody's et Standard & Poor's. Avec cette obligation, le risque est donc essentiellement reporté sur la devise d'émission.