Avec un taux annuel d'inflation tombé à 0,30% au mois de septembre, son plus bas niveau depuis cinq ans, le spectre déflationniste plane de plus en plus sur la zone euro. Voyons quelles sont les possibilités d'investissement pour se prémunir contre un tel scénario.
Une période de déflation correspond pour rappel à une situation économique dans laquelle une baisse généralisée et durable des prix est observée. Reflet d’une situation économique difficile du pays ou de la zone économique concernée, la déflation s’accompagne généralement d’une baisse des marchés d’actions.
L’attractivité du marché obligataire s’en voit également affectée. En effet, pour lutter contre le risque déflationniste, une politique de baisse des taux d’intérêts est généralement menée par la Banque centrale. Les rendements offerts tant par les nouvelles obligations que par celles déjà émises deviennent dès lors peu attrayants, voire dissuasifs. Dans un tel contexte, que reste-t-il alors comme options aux investisseurs ?
"Privilégier les obligations en devises étrangères"
Etant donné que le risque déflationniste porte sur la zone euro et donc sur les actions européennes et sur les obligations en euros, l’une des possibilités s’offrant aux investisseurs consiste à se tourner vers des devises aux fondamentaux économiques solides, affichant un réel potentiel d'appréciation.
Selon Raphaël Goldwasser, gérant de la Société de Bourse Goldwasser Exchange, les obligations en dollars et en livres sterling répondent à ces critères: "Au deuxième trimestre, la croissance dépassait les 4% aux Etats-Unis et les 3% au Royaume-Uni. Autant dire qu'avec un niveau proche de zéro, la zone euro est plus que distancée par les économies anglo-saxonnes".
"Mais l’investisseur doit toutefois rester vigilant", précise Raphaël Goldwasser. "Car si les fondamentaux de l’économie américaine devaient continuer à s’améliorer, une hausse des taux d’intérêt pourrait suivre assez rapidement et ferait automatiquement baisser le prix des obligations de longue échéance. Voilà pourquoi l’investisseur aura davantage intérêt à se tourner vers des obligations de courte maturité, c.à.d. de moins de cinq ans, qui sont moins impactées par une hausse des taux".
Quelques idées d'investissement
L'obligation Petrobras (SA:PETR4) (3% - 15 janvier 2019) offre actuellement un rendement annuel de 3,58% sur base d'un prix de 97,70% du nominal. Disponible par coupures de 2.000 dollars, elle est notée « BBB- » chez Standard & Poor’s dans la catégorie « Investment Grade » (non-spéculative).
Sur le segment de la livre sterling, l'emprunt Thomas Cook (LONDON:TCG) 2017, noté « B » en catégorie spéculative cette fois, propose un rendement de 6,79% sur base d’un cours de 102,20% du nominal. La coupure s’élève à 50.000 livres. Notée « BBB », l’obligation de la RCI Banque (bras financier de Renault (PARIS:RENA)) offre pour sa part un coupon fixe de 3% et se traite à 102% du nominal.
"Le récent repli du dollar australien peut constituer également un point d’entrée intéressant", ajoute Raphaël Goldwasser. A ce titre, Nestlé (SIX:NESN) vient d'émettre une nouvelle obligation en dollars AUD. Son coupon s'élève à 3,625% et sa coupure à 2.000 dollars. Elle se négocie actuellement sous le pair à 99,50% du nominal et voit son rendement porté à 3,70%.