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Covid : la gestion à la française n’est pas exactement exemplaire…

Publié le 27/10/2020 12:49
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Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Chronique sans concession de Philippe Béchade, qui épingle la gestion de la crise sanitaire par la France, mais aussi les décisions prises par la FED. Et si les jours du système monétaire post-Bretton Woods étaient comptés ?

C’est à croire que les marchés ne détectent l’abîme que lorsqu’ils mettent un pied dans le vide ! Et font le constat que non, décidément, ils ne flottent pas dans l’air comme par miracle, quand bien même les cours de Bourse de certains titres semblent faire de la lévitation depuis mars dernier.

Lorsqu’on observe le comportement des « GAFA », l’illusion est parfaite : alors que les indices perdaient 2% (en moyenne) et même jusqu’à 3% hier vers 18h, Apple (NASDAQ:AAPL) et Amazon (NASDAQ:AMZN) restaient en effet stables, quand 95% des 100 plus grosses valeurs du Nasdaq s’enfonçaient dans le rouge.

Et s’il y a eu bien des « sell-off », aucun n’a touché les titres les plus chèrement valorisés de Wall Street.

Les vendeurs se sont en revanche une nouvelle fois déchaînés contre la vingtaine de titres dont le business va se faire laminer par la deuxième vague de Covid-19, synonyme de nouveau désastre pour les secteurs des loisirs et du tourisme largo sensu (hôteliers, compagnies aériennes, sites de réservation en ligne, casinos, croisiéristes, loueurs de voitures…).

Après avoir nié l’arrivée d’une première vague, l’administration Trump s’est quant à elle très peu préparée à une deuxième et le président sortant n’en démord pas : reconfiner l’économie reviendrait à tuer l’économie.

Patron du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux a pour sa part délivré un message étrangement similaire à celui d’Emmanuel Macron ce lundi 26 octobre, à la veille d’un conseil de défense qui se tiendra à l’Elysée afin d’adopter de nouvelles mesures visant à enrayer une pandémie que l’infectiologue Karine Lacombe a déclarée « hors de contrôle » lors d’une interview télévisée.

Stratégie de la peur ?
Effectivement, avec six fois plus de cas (algébriquement) par jour qu’en Allemagne (un pays qui compte 30% d’habitants de plus et qui ne connaît pas le couvre-feu), autant qu’en Inde (un pays 20 fois plus peuplé que la France) et 30 000 cas de moins qu’aux Etats-Unis (qui comptent 335 millions d’habitants), il faut bien reconnaître que le Covid-19 s’acharne sur la France avec une férocité inégalée sur la planète.

A moins que les « petits télégraphistes » de l’Elysée, opportunément conviés sur les plateaux télé aux heures de grande écoute (ceux qui sont plus analytiques ne bénéficient que d’audiences confidentielles sur les chaînes d’infos en continu), ne s’acharnent à délivrer un discours outrageusement anxiogène dans le cadre d’une stratégie à la Naomi Klein, créant un état de sidération qui conduit le peuple à accepter n’importe quelle servitude et décisions d’un régime tyrannique. Une stratégie « de la peur » qui l’empêche d’appréhender la situation de façon rationnelle et « relativiste »…

Dans l’immédiat, c’est à peine si les Français osent soupçonner une gigantesque imposture au niveau du nombre de « cas positifs » révélés par les tests PCR, attendu que ceux qui sont pratiqués en Allemagne sont deux fois moins « sensibles » que dans l’Hexagone et qu’il y a malgré tout encore 90% de « faux positifs », asymptomatiques et non contagieux.

En France, ce sont 97% de « cas » qui parasitent les statistiques et les 15% de « malades » détectés via ces tests sont une fiction statistique de plus. Sans doute serait-il plus judicieux de se concentrer sur les 3% de vrais « symptomatiques », en les mettant confortablement en quarantaine avec suivi médical intensif – tout frais payé comme en Corée du Sud – dans des hôtels désespérément vides et qui feraient ainsi un peu de chiffre (ce qui ne coûterait que quelques centaines de millions, au lieu de centaines de milliards d’euros de croissance perdue).

Pourquoi recourir à ce stratagème des faux cas positifs alors qu’il suffirait de mettre en avant la hausse (bien réelle) du taux d’incidence ? Pour le reste, l’accélération de la propagation de la pandémie et l’augmentation des admissions en réanimation sont indéniables, mais celle-ci touche surtout la tranche d’âge des 70 ans et plus, comme en mars dernier.

Et c’est peut-être cela le problème : les formes graves du Covid concernent moins de 20% de la population (essentiellement des personnes âgées et/ou présentant des comorbidités, très majoritairement à la retraite), alors que le couvre-feu est imposé à 80% de la population qui étudie, travaille, vit, fait la fête, mais fait surtout marcher l’économie et ne risque pas grand-chose d’autre qu’une variante de grippe – une maladie à prendre au sérieux au-delà d’un certain âge, si l’on fait de l’hypertension.

Alors, on tente de nous effrayer avec des séquelles qui seraient une terrifiante particularité du Covid-19. C’est oublier un peu vite que les grippes qui dégénèrent en troubles respiratoires laissent également des séquelles invalidantes, que le paludisme récidive, que les banales gastro-entérites peuvent également déboucher sur des troubles intestinaux très sévères, que le zona (un dérivé du virus de la varicelle) affecte des dizaines de milliers de personnes chaque année (celles aux défenses immunitaires déclinantes, passé 50 ans) et que des infections virales de type “uvéites” (oui, encore un virus contre lequel n’existe aucun vaccin) peuvent récidiver et engendrer la cécité…

Pourquoi, dès lors, ne pas déclarer également la guerre au zona, si épuisant et si douloureux, en faire une grande cause nationale et prendre toutes les mesures pour l’empêcher de circuler ?

Je n’ai pas fait médecine, mais rien qu’en faisant le tour des petits soucis de santé de mes proches, de mes collègues, de mes amis et amis d’amis (de potentiels « cas contact » !), j’aurais de quoi construire un argumentaire à faire paniquer tous ceux qui me font confiance sur les dangers mortels d’une demi-douzaine d’affections virales qui peuvent mal tourner.

Une histoire sans fin ?
La crise du coronavirus, gérée à la française ou à la Trump, commence en fait à ressembler à une histoire sans fin, car après la deuxième vague arrivera la grippe, puis la troisième vague au printemps, avec une possible mutation du Covid (rendant les éventuels premiers vaccins disponibles inutiles). De quoi anéantir tout espoir de « recovery » d’ici 2022.

Mais la finalité, c’est peut-être de tourner le dos au modèle suédois, taïwanais ou sud-coréen afin de pérenniser cet « argent magique » qui va de pair avec la crise de solvabilité des agents économiques saturés de dettes, attendu que les marchés ne se sont jamais vraiment remis de l’éclatement de la bulle de dettes de 2008 et en ont gardé des séquelles insurmontables.

La FED a même dû mettre en œuvre un « non-QE » de mi-septembre 2019 à mi-mars 2020, avant de basculer, grâce ou à cause du Covid, dans un « hyper-QE » sans limite de taille ni d’échéance, comme on plonge dans le paradis artificiel morphinique un malade condamné, transféré en soins palliatifs.

Et si la fin de cette sédation monétaire profonde et prolongée devait se solder par l’agonie des monnaies, leur trépas sera-t-il baptisé « Grand Reset » ?

Le temps du reconfinement risque de nous paraître long, mais à l’échelle de la durée de vie d’une monnaie fiduciaire, nous sommes peut-être en train d’assister à la dernière nuit du système monétaire post Bretton-Woods. Dans ce domaine, il reste fort peu de temps pour mettre votre patrimoine à l’abri.

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