Netflix (NASDAQ:NFLX), qui a publié la semaine dernière des résultats franchement supérieurs aux attentes et Uber, pressenti pour faire son entrée à Wall Street l'année prochaine, viennent tous deux d’émettre plusieurs nouvelles obligations. Voici les détails des opérations.
Le géant du streaming et le tout aussi géant du services de taxis alternatifs ont ceci en commun d’avoir besoin d’une manne de cash importante pour financer leurs activités en pleine croissance. Quoi de plus normal dès lors de les voir venir solliciter le marché obligataire.
Dans le cas de Netflix, qui a levé ce mardi deux milliards de dollars, le but de l’opération est de financer toujours davantage de contenus originaux exclusifs, essentiellement des séries, en vue de remporter la guerre des contenus et de couper l’herbe sous le pied de potentiels concurrents.
Le management de la société américaine souhaite en effet investir massivement et rapidement, pour occuper une position dominante avant que n'émergent d’autres acteurs sur le marché de la création et diffusion de films, séries et documentaires.
On notera que dans un contexte de marché délicat, caractérisé par un climat négatif sur les marchés boursiers et une remontée des taux en dollars, la plateforme de streaming n’a cette fois pas bénéficié du traitement qui lui avait été réservé lors de ses précédentes émissions.
Au moment de boucler l’émission, les rendements que Netflix a dû offrir se sont ainsi révélés dans le haut de la fourchette annoncée à l’entame des opérations, au contraire de ses précédentes émissions.
Dans le détail, Netflix a dû offrir un rendement de 6,375% pour lever 800 millions de dollarsremboursables dans onze ans, et un taux de 4,625% pour lever 1,1 milliard d’euros sur une maturité similaire.
Par ailleurs, les investisseurs auraient montrés quelque signes de prudence pour se positionner sur de la dette à long terme en dollars, dans un contexte de remontée des taux outre-Atlantique, ceci d’autant que l’émission n’est pas assortie d’un call anticipé.
L’endettement croissant de la société et sa forte consommation de trésorerie auraient également titillés certains investisseurs privés.
Si les nouveaux emprunts portent la dette du groupe californien à plus de 10 milliards de dollars, la valeur des fonds propres de la société a toutefois augmenté en raison du nombre accru de souscripteurs à l’international, soulignait Bloomberg, tandis que Standard & Poor’s a relevé dernièrement d’un cran à « BB- » la note de Netflix, l’agence s’attendant à ce que le leader de la diffusion en continu devrait voir ses revenus et sa rentabilité augmenter en 2018 et 2019.
Un coupon de 7,50% pour la nouvelle obligation Uber par 2.000 dollars
C’est également dans ce contexte de renchérissement du coût du crédit en dollar que la société de co-voiturage Uber a mené à bien son emprunt obligataire inaugural mardi dernier, levant elle aussi deux milliards de dollars.
But de l’opération, financer la croissance fulgurante de l’entreprise, dans la perspective d’une entrée en bourse l'année prochaine. Dans ce cadre, Uber a émis des obligations échéant dans cinq et huit ans, rémunérées par des coupons fixes de 7,5 et 8%.
On notera que la demande des investisseurs pour du papier Uber, dépassant les trois milliards de dollars, a poussé le groupe de VTC à lever 500 millions de plus que prévu. Les rendements offerts sont ressortis pour leur part, en ligne avec ce qui avait été annoncé à l’entame des opérations.
Malgré l’incapacité de la société à générer jusqu’à présent des bénéfices, les investisseurs sont séduits par les revenus en forte croissance qu’elle affiche, lesquels qui devrait dépasser les dix milliards de dollars cette année. Au second trimestre, les réservations, qui mesurent la demande, se sont envolées de 41% à 12 milliards de dollars.
L’engouement devrait également entourer l’introduction en bourse de la société. D'après le Wall Street Journal, les banques d’affaires Goldman Sachs (NYSE:GS) et Morgan Stanley (NYSE:MS), citées pour être les principales conseillères de la société californienne, auraient présenté au management des propositions de valorisation allant jusqu’à… 120 milliards de dollars.
A un tel niveau de capitalisation boursière, Uber vaudrait autant que celles de General Motors (NYSE:GM), Ford (NYSE:F) et Fiat Chrysler combinés, les trois premiers constructeurs automobiles américains.