Descente de police lors de l’assemblée de PNE Wind, l’obligation tombe sous le pair
L’assemblée générale des actionnaires de PNE Wind AG du 16 juin dernier était prévue à haut risque. Mais de là à supposer qu’elle se terminerait par une descente de police, la saisie de documents et le report de ladite réunion à une date ultérieure, il n’y a qu’un pas que même les créanciers obligataires n’avaient osé franchir.
« Deux officiers de police sont arrivés. Ils ont scellé la salle où les votes ont été compilés et ils ont saisi des documents » peut-on lire dans un communiqué de PNE Wind. « A notre connaissance, il n’y a pas d’enquête sur la société, ses organes de direction ou ses employés. PNE Wind coopère avec la police dans ce dossier » a poursuivi la direction du groupe basé à Cuxhaven.
Soupçonnant entre autres des falsifications, la police a saisi des documents relatifs aux votes, a précisé Burkhard Vonnahme, un porte-parole des autorités judiciaires à Bloomberg. « Nous nous employons maintenant à vérifier les accusations et à déterminer si des activités illégales ont eu lieu. Nous devons faire attention de ne pas être instrumentalisés par les différentes parties » a ajouté Vonnahme.
La société, qui développe, gère et commercialise des parcs éoliens à travers l'Europe, est sujette à des querelles intestines. Celles-ci opposent un membre du conseil de surveillance, Volker Friedrichsen, au management de l’entreprise, emmené par le CEO Martin Billhardt. L’assemblée générale prévoyait un vote sur révocation de Friedrichsen et deux autres membres du conseil de surveillance.
Le conflit trouve son origine dans l’achat de WKN AG par PNE Wind. La société basée à Cuxhaven estime que certains projets inclus dans l’entreprise rachetée étaient surévalués. Elle a décidé dans la foulée, avec l'aval de son conseil de surveillance, de réclamer des dommages et intérêts au vendeur. Mais ce dernier n’est autre que la société Volker Friedrichsen Beteiligungs GmbH, qui comptait comme seul actionnaire Volker Friedrichsen. Or celui-ci est devenu depuis la cession membre du conseil de surveillance de PNE Wind AG. Cette position est intenable estime le management puisqu’elle mène à des conflits d’intérêts. Il avait dès lors invité les actionnaires à se prononcer sur le mandat de Friedrichsen.
A niveau des créanciers obligataires, la méfiance domine désormais. Depuis la tenue de l’assemblée générale, l’emprunt a dégringolé sur le marché secondaire. L’obligation PNE Wind AG (8% - 2018) est désormais disponible sous le pair à 99,70% du nominal contre 105,5% le 16 juin dernier. Son rendement s’est tendu à 8,11%.
La coupure de négociation est de 1.000 euros pour une taille émise de 100 millions.