En difficulté notamment dans le nucléaire et la construction du réacteur d’Hinkley Point au Royaume-Uni, EDF (PA:EDF) a annoncé il y a deux semaines sa volonté de renforcer ses fonds propres via une augmentation de capital.
L’électricien compte lever d'ici à la fin de l'année quatre milliards d’euros, dont trois milliards seront souscrits par l’État français, principal actionnaire du groupe à hauteur de 85%.
Généralement, une « AK » est vue d’un bon œil par les créanciers obligataires. Ce type d’opération doit permettre en effet à l’entreprise de rassurer sur sa capacité à honorer ses échéances financières, en ce inclus le remboursement de ses emprunts obligataires.
Dernièrement, les augmentations de capital lancées par ArcelorMittal (AS:ISPA), Fagron, Nyrstar ou encore Glencore s’étaient d’ailleurs traduites par une nette hausse du cours des obligations sur le marché secondaire (lire notre article du 09/02, ArcelorMittal, CGG (PA:GEPH), Fagron, Nyrstar… comment réagissent les obligations suite aux augmentations de capital).
Concernant l’augmentation de capital annoncée le 22 avril dernier par Electricité de France, on peut dire que l'impact diffère selon le type d’obligation, qu'elles soient senior ou subordonnées.
Hausse des obligations senior
A titre d’exemple, l’obligation de type senior 5,25% échéant en 2055 a progressé de cinq points à 101% du nominal, ramenant son rendement annuel à 5,15%.
La coupure est fixée à 2.000 dollars, ce qui implique donc un risque de change. Cette émission est notée « A+ » dans la catégorie investissement chez Standard & Poor’s.
Baisse des obligations perpétuelles
Sur le segment des obligations perpétuelles subordonnées, plus risquées, l’emprunt en euro 4,25% remboursable en 2020 a perdu près de quatre points pour se traiter actuellement à 101%. Son rendement annuel est porté à 3,80%. L’investissement est fixé à 100.000 euros en nominal.
Toujours sur le segment des perpétuelles mais en dollar cette fois, la tranche 5,25% remboursable en 2023 a perdu deux points à un cours indicatif de 97%, ce qui porte le rendement annuel jusqu’au call à 5,80%. L’investissement est fixé à 100.000 dollars en nominal.
Ces deux obligations perpétuelles sont notées « BBB », quatre crans de moins que les obligations senior de l’énergéticien français. Cette différence s’explique par un risque plus élevé lié au caractère perpétuel subordonné de l'emprunt. En cas de faillite de l’émetteur, les détenteurs de ce titre passent en effet après les porteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires.