Les marchés des changes restent focalisés sur les tractations autour du programme d'aide à la Grèce. Les rumeurs d'hier selon lesquelles Athènes pourrait demander un prolongement du plan actuel contribuent à atténuer la pression sur les marchés financiers. Les parties sont cependant toujours dans une impasse et il reste peu de temps pour trouver une issue. En outre, sur le front géopolitique, l'accord de cessez-le-feu récemment négocié entre la Russie et l'Ukraine semble être au bord dela rupture. Les marchés ont besoin d'informations fraîches et fiables pour nourrir la reprise du risque en cours. L'Asie boursière s'est globalement inscrite en hausse dans le sillage de la clôture du S&P à un plus haut record de 2100 points. Le Nikkei a ainsi gagné 1.18%, le Hang Seng 0.19% et l'ASX 0.98%. L'USDJPY a fluctué entre 118.90 et 119.30 dans des échanges minces, après l'annonce du maintien du statu quo sur le QQE, voté à 8 voix contre une, par la Banque du Japon. La progression des taux US est venue en soutien, mais d'importantes expirations d'options sur 119.00 et 119.50 ont freiné la tendance haussière. Les mouvements du yenont suivi l'évolution des Treasuries US à 10 ans, qui ont connu une vive hausse en Asieavant de se stabiliser à 2.11%. Les espoirs d'un accord avec la Grèce ont réduit les transactions vers les valeurs refuges, dont les Treasuries US et l'or qui a perdu 2.635 en trois jours. L'EURUSD a consolidé autour des 1.1400 pendant le plus clair de la séance, mais une tendance baissière commence à s'installer. Si les shorts sur le cross dominent toujours, le potentiel baissier devrait cependant s'avérer limité malgré les vents contraires en provenance de la Russie et de la Grèce. L'AUDUSD reste recherché après les minutes moins accommodantes de la RBA qui l'ont amené dans la fourchette 0.7805 - 0.7832. Les traders surveillent les 0.7880, qui signaleraient un retournement de tendance. L'AUDNZD consolide ses pertes autour des 1.0370, juste au-dessus du plus bas historique à 1.0333.
Comme largement attendu, la Banque du Japon a maintenu sa politique monétaire en l'état à la faveur d'un vote 8-1. Elle a toutefois revu en nette hausse son évaluation de l'économie, notamment sur le plan des exportations et de la production industrielle. Un membre sortant a récemment estimé que des mesures de stimulation supplémentaires seraient contre-productives et qu'un affaiblissement accru du yen aurait un effet déstabilisant. Ce point de vue tiendra une place importante dans la conférence de presse qu'Haruhiko Kuroda doit tenir aujourd'hui. Cela étant, nous pensons toujours que l'IPC va baisser et que la politique monétaire nipponne devra être encore assouplie.
Les minutes de la réunion de la Banque d'Angleterre et le rapport sur l'emploi britannique sont les principales publications du jour. Les marchés s'attendent à un vote unanime des membres de la BoE en faveur du statu quo et à un taux de chômage stable à 5.8%. Cela fait suite à des données montrant que l'inflation britannique a reculé à un plus bas record, sous l'effet de la contraction des prix alimentaires et de l'énergie. Des anticipations dovish pèsent sur la demande du GBPUSD.
Outre les gros titres concernant la Grèce et ses créanciers internationaux, les traders suivront les minutes de la réunion du FOMC de janvier. Il sera intéressant de lire les discussions autour de certaines phrases telles que "l'évolution de la situation internationale", mais aucune précision sur le calendrier n'est attendue. La volatilité devrait donc rester limitée. L'allocution de Janet Yellen devant le congrès fournira sans doute plus d'informations sur la date à laquelle la Fed prévoit le premier relèvement. Les minutes devraient indiquer que le rythme de la croissance économique est solide, porté par la création d'emplois. Nous sommes curieux de savoir si des préoccupations ont été exprimées quant à la faible inflation. Le compte rendu devrait être globalement plus hawkish, illustrant le fait que la "patience" de la Fed touche à sa fin.
L'EURCHF poursuit sa reprise robuste vers la zone des 1.690. Une cassure de la résistance clé des 1.7000 (Fibonacci à 61% de l'affaissement) ouvrirait la voie vers les 1.0850, puis 1.1005. Le catalyseur a été l'unique, mais efficace, commentaire sur l'euro du président de la BNS Thomas Jordan, qui a répété que le franc était nettement surapprécié. Les traders y ont vu une mise en garde quant à une possible intervention sur les marchés des changes.