Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations en réal brésilien, émises de préférence par des émetteurs réputés solides.
Huitième économie mondiale
Plus grande économie d'Amérique latine et huitième au niveau mondial, le Brésil est le premier producteur au monde de café, de sucre de canne, d'orange et l'un des plus grands producteurs de soja. Il se positionne également dans le top 5 mondial des exportateurs de bois.
Grâce à son sous-sol riche en minerais, le pays est le deuxième exportateur mondial de fer et l'un des principaux producteurs d'aluminium. Il dispose également d'importantes ressources pétrolières, exploitées tant bien que mal par la société pétrolière nationale Petrobras (SA:PETR4).
Le Brésil est aussi un acteur de taille dans la filiale agroalimentaire grâce à un important cheptel de bétail destiné à la commercialisation.
Le pays veut également se positionner dans les secteurs du textile, de l'aéronautique, de la pharmacie, de l'industrie chimique ou encore de l’industrie automobile. Cette dernière s’est particulièrement développée en 2017 avec un taux de croissance de 25% par rapport à 2016.
Globalement, le secteur tertiaire représente environ trois quarts du PIB, l’industrie un cinquième et l’agriculture le solde.
Risque politique
L’économie brésilienne est en convalescence. Après deux années consécutives de récession, elle a connu un taux de croissance de 1% en 2017. Au premier trimestre de cette année, le PIB a progressé de 1,3% (en rythme annuel), selon l’Institut de statistiques IBGE.
Mais la situation reste fragile dans un pays encore marqué par le scandale de corruption qui a touché Petrobras, entraîné la condamnation de plusieurs membres du parti des travailleurs (PT) ou encore la destitution de la présidente de Dilma Rousseff… Le pays reste en proie à de nombreuses incertitudes dans la perspective de l’élection présidentielle d’octobre et où aucun candidat promarché ne se dégage. La nouvelle équipe devra réduire un déficit public abyssal, dégradé par les errements politiques de ces dernières années et tenter ainsi de rassurer les investisseurs. Elle devra gérer le mécontentement d’une population où le taux de chômage est important (de l’ordre de 13%) et le revenu moyen en chute libre et qui considère le système politique comme pourri par la corruption et l’incompétence de ses dirigeants.
Devise sous pression
L'économie brésilienne, qui a vu s’évaporer des milliards à l’occasion d’une grève de plusieurs jours des transporteurs routiers réclamant une baisse des prix des carburants, est par ailleurs confrontée, comme l’a souligné la Banque centrale brésilienne (BCB), à la normalisation des taux d’intérêt aux États-Unis. Un dollar plus rémunérateur a entraîné un rééquilibrage des portefeuilles en faveur du billet vert. La guerre commerciale entre Washington et Pékin a aussi incité les investisseurs à se détourner des marchés émergents au profit de placements plus sûrs.
Dans ce contexte, depuis le début de l’année, la monnaie brésilienne s’est fortement dépréciée face à la devise américaine et à l'euro, malgré les mesures prises par la BCB. Début juin, le président de la Banque centrale brésilienne a tenté d'apaiser les esprits. Ilan Goldfajn a mis en avant les fondamentaux "solides" du Brésil, avec une inflation sous contrôle et des actifs de réserve qui s'élèvent à 380 milliards de dollars. Le président a toutefois refusé d’intervenir sur le marché des changes par le biais du taux d’intérêt directeur. Il a récemment été maintenu à 6,5%.
Investir dans une obligation " AAA " en réal brésilien
Si vous souhaitez diversifier votre épargne avec un peu de réal brésilien, dans le cadre d'un réinvestissement ou pour profiter du niveau actuel de la devise, nous avons épinglé l’obligation de la Banque européenne d’investissement remboursable en 2022 et rémunérée par un coupon annuel de 7,5%.
Vous pouvez vous positionner sur cette émission à un cours indicatif de 97,22%, de quoi tabler sur un rendement annuel de 8,37%. La coupure est fixée à 5.000 réals brésiliens, approximativement 1.156 euros sur base des taux de change actuels.
Cette émission, de type senior non-sécurisé, est notée " AAA " chez Standard & Poor’s, la meilleure note possible. En d’autres termes, le risque de ce placement financier est quasi exclusivement porté sur la devise d’émission.