Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par des entreprises du secteur de la distribution.
Le compartiment a régulièrement fait la une de l’actualité économique et financière ces dernières semaines, comme l’illustre l’avertissement sur résultats lancé récemment par JC Penney. La chaîne américaine de magasins a drastiquement réduit ses prévisions de ventes et de bénéfice annuels, après sa décision de réorganiser sa division de vêtements féminins et de liquider ses stocks avec des rabais importants.
Stocks, rabais et e-commerce
L’annonce de JC Penney a mis en avant les défis auxquels le secteur des grands magasins est confronté, a résumé un analyste d’Evercore ISI cité par Bloomberg : les stocks sont difficiles à écouler, sauf rabais importants (ce qui permet de soutenir le chiffre d’affaires, mais rogne les marges bénéficiaires) tandis que le développement d’Internet a détourné les acheteurs des magasins physiques vers les magasins en ligne avec, en parallèle, une accélération du rythme des changements de mode. En outre, ajoute le broker Jefferies, la préférence des consommateurs pour le commerce électronique renforce la baisse de la fréquentation dans les centres commerciaux. La faiblesse de l’inflation, qui leste un peu plus les marges des distributeurs, s'ajoute aux difficultés, sans compter l’arrivée récente d’un nouvel acteur de taille : Amazon (NASDAQ:AMZN).
Le coup de tonnerre Amazon
L’annonce le 16 juin du rachat par le géant du commerce électronique Amazon de Wholes Foods Market, l’une des enseignes américaines de premier plan et spécialisée dans l’alimentation bio, a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le secteur.
Elle pourrait bien marquer une étape majeure dans le processus d’une profonde recomposition du paysage du commerce alimentaire, selon plusieurs observateurs. D’autant que les produits bio constituent aussi l’un des derniers segments du marché où les distributeurs peuvent encore réaliser des marges convenables.
Quelques obligations en tête de gondole
En attendant, les bouleversements qui agitent le secteur se reflètent aussi sur le marché obligataire, à l’instar des obligations Amazon qui se négocient bien au-dessus du pair à l'opposé des emprunts JC Penney.
Ainsi sur l’échéance 2037, l’obligation JC Penney est disponible à 61% du nominal, soit un rendement de 12,84% par 1.000 dollars compte tenu d’un coupon de 7,4%. Celle émise par Amazon se négocie 104,11% du nominal, pour un rendement de 3,58% par coupures de 2.000 dollars. Les ratings sont à l’avenant : B pour la première ; AA- pour la seconde.
L’avertissement sur résultats de JC Penney a emporté dans son sillage les emprunts de la concurrence, notamment cette obligation Macy’s Retail Holdings, au coupon de 2,875% et d’une maturité égale au 15 février 2023. Elle est désormais disponible à 92,84% du nominal, correspondant à un rendement de 4,41%. La coupure est de 2.000 dollars et son rating BBB-.