Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par des équipementiers automobiles.
Les équipementiers automobiles ont évolué ces dernières années dans un contexte favorable, profitant de l’externalisation par les grands constructeurs d’une partie de la conception et de la fabrication d’éléments mécaniques et électroniques d’une automobile. Mais les voilà désormais confrontés à des changements majeurs.
Le secteur automobile est en effet en pleine mutation, marqué par le durcissement des normes énergétiques et environnementales, suite au « dieselgate ». Celui-ci entraîne la nécessité d’optimiser les moteurs et alimente le scénario de la probable disparition du moteur thermique simple au profit des motorisations hybrides ou électriques. En parallèle, le développement de la voiture connectée et/ou autonome constitue un autre défi de taille.
Ce contexte incite certains équipementiers à s’unir pour faire face et tirer profit de ces nouvelles tendances. C’est ce qui a motivé le récent rachat de Federal Mogul par Tenneco pour 5,4 milliards de dollars. La nouvelle unité issue de la fusion sera scindée ensuite en deux : la première dédiée aux pièces moteurs, la seconde aux autres équipements.
Sur le marché obligataire, l’annonce n’a pas suscité un grand enthousiasme. Il faut dire que l’opération sera financée en partie par endettement, dans un contexte dominé par les tensions commerciales sino-américaines, lesquelles sont particulièrement néfastes pour les constructeurs automobiles. Ceci explique sans doute pourquoi l’obligation Tenneco d’une maturité au 15 juillet 2026 et d’un coupon de 5% se traite aux alentours de 97% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 5,46%.
Tenneco se classait malgré tout en 26ème position du classement des 100 meilleurs équipementiers automobiles (portant sur l’année 2016) réalisé par le cabinet Roland Berger.
Son rival américain Delphi Automotive était mieux loti, pointé en douzième position. Il est présent avec un emprunt obligataire échéant le 15 mars 2024 et rémunéré par un coupon de 4,15%. Celui-ci peut être acheté à 102,50% du nominal.
Magna International, meilleur équipementier mondial
Le cabinet de conseils soulignait par ailleurs que les spécialistes des groupes motopropulseurs occupaient une position favorable parmi les 100 plus grands équipements automobiles.
On pense notamment à l’équipementier Valeo (PA:VLOF) qui a présenté en septembre dernier au salon automobile de Francfort ses innovations en matière de réduction des émissions de CO2 ou de conduite intuitive. Le groupe français est aussi présent dans les systèmes de propulsion à haute tension.
Valeo rivalise avec un autre groupe français, Faurecia (PA:EPED) (sièges automobiles, habillages intérieurs et systèmes de contrôle des émissions), l’un des principaux équipementiers automobiles au monde. Il a récemment bouclé un emprunt obligataire remboursable dans sept ans au coupon de 2,625%. Cette nouvelle obligation se traite dans les premiers échanges à un cours indicatif de 100,75% du nominal, ramenant le rendement annuel à 2,51%.
Toujours en France, Plastic Omnium (PA:PLOF) se distingue dans le développement de réservoirs pressurisés pour les véhicules hybrides. Plastic Omnium a réalisé le 19 juin dernier une émission obligataire inaugurale à maturité 26 juin 2024 au coupon de 1,25%. Elle peut être achetée à 97,52% du nominal.
Mais la tête du classement est occupée par l’entreprise canadienne Magna International, qui profite de son activité d’assemblage de véhicules pour tiers, selon Roland Berger.
Sur le terrain obligataire, Magna International est par exemple présent avec une obligation à échéance 1er octobre 2025 assortie d’un coupon de 4,15%. Elle offre actuellement un rendement de l’ordre de 3,7% sur base d’un prix de 102,75%.