Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations de taille respectable émises cette année et dans des devises comme le dollar.
Grâce à leur taille importante, ces emprunts se montrent particulièrement liquides sur le marché secondaire, permettant à ses détenteurs désirant de s'en séparer, de réaliser la vente de manière plus aisée.
A cet égard, le marché des obligations d’entreprises libellées en dollar, dont la taille avoisine tout de même les 8,6 trillions de dollars, émerge plus particulièrement à travers les opérations réalisées par des grands groupes américains comme Apple (NASDAQ:AAPL), Microsoft (NASDAQ:MSFT), Oracle (NYSE:ORCL) ou encore Qualcomm (NASDAQ:QCOM). Ces émetteurs ont profité de conditions de marché toujours favorables, puisque les taux d'intérêt restent très bas aux États-Unis malgré le resserrement monétaire en cours.
Techs et télécoms très actifs
Apple a été particulièrement actif sur le marché de la dette sur le marché américain, bouclant à plusieurs reprises des opérations de plusieurs milliards de dollars réparties sur plusieurs tranches. Il a par exemple émis en mai pour 7 milliards de dollars d’emprunts en vue de financer son programme de retour à l’actionnariat de 300 milliards de dollars. Le fabricant de l'Iphone a donc préféré une nouvelle fois s’endetter plutôt que de s’acquitter d’une taxe de 35% sur les fonds rapatriés de l’étranger. Rappelons que la firme à la pomme, qui réalise une part significative de son chiffre d’affaires hors des frontières américaines, dispose d’une importante trésorerie.
Le spécialiste de la gestion de bases de données Oracle a également fait appel au marché de la dette pour financer le paiement du dividende et le programme d’achats d’actions, en annonçant début novembre une opération d’une taille de 10 milliards répartie sur cinq maturités variant entre 5 et 30 ans.
Avant Oracle, l'opérateur télécom AT&T (NYSE:T), le géant du commerce électronique Amazon (NASDAQ:AMZN) et le groupe informatique Microsoft ont signé des opérations de respectivement 22,5, 16 et 17 milliards de dollars, avec pour objectif cette fois de financer des acquisitions, respectivement le rachat de Time Warner, Whole Foods et Linkedin.
BAT fait un tabac
Scénario identique pour le cigarettier britannique British American Tobacco (LON:BATS) (BAT) qui a récolté 17,25 milliards de dollars pour le rachat de l’américain Reynolds (NYSE:RAI). Ce montant est ventilé sur plusieurs tranches dont le remboursement s’étale entre 2020 et 2047.
Le conglomérat allemand Siemens (DE:SIEGn) a lui aussi placé une obligation d’une durée de trente ans et d’une taille de 1,5 milliard, en parallèle d’une autre série d’emprunts, tous émis en mars. Au total, le groupe diversifié a collecté 7,5 milliards.
A retenir également, la très belle opération réalisée par l’Argentine sur le marché américain puisque le pays, qui a fait défaut en 2001 et mis fin à son litige avec les fonds vautours en 2016 seulement, a levé 2,75 milliards de dollars d’obligations à… 100 ans. La demande a été très marquée puisqu’elle a atteint 9,75 milliards !
Les inquiétudes liées à une éventuelle surchauffe du marché immobilier n’ont pas découragé non plus les investisseurs qui ont souscrit sans difficulté aux sollicitations d’Evergrande, l’un de ses plus grands promoteurs immobiliers. Il a placé pour 6 milliards d’obligations, dont 2,8 destinés à refinancer des souches obligataires existantes.