Forex: Quel impact sur les devises face aux réunions de l'OPEP+ et du G20?

Les actions et les devises se sont échangées à la hausse hier après que le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, ait déclaré qu'il pourrait y avoir un retournement de situation du COVID-19 la semaine prochaine. Fauci a noté que le nombre de morts aux États-Unis est maintenant plus bas que ce que l'on pensait initialement, signe que la courbe pourrait s'aplatir. La réponse en termes de devises a été mitigée, le dollar américain s'étant renforcé par rapport à l'euro, au dollar canadien, au franc suisse et au yen japonais, mais ayant glissé par rapport à la livre sterling, aux dollars australien et néo-zélandais. Cette action sur les prix suggère que les investisseurs ne sont pas convaincus que les gains sont durables, en particulier après que l'État de New York a signalé la plus forte augmentation quotidienne des cas positifs à ce jour.

Mardi, le président Donald Trump a parlé de la réouverture de certaines parties de l'économie dans quatre à six semaines, ce qui est possible mais ne diminue pas les dommages causés au secteur des entreprises, qui mettra du temps à se rétablir. La bonne nouvelle, c'est que les États-Unis peuvent observer le retour de la Chine et la façon dont son processus de reprise de l'activité sociale et économique affecte le nombre de cas COVID-19. Si le pays parvient à éviter une deuxième vague, il y a de l'espoir pour le reste du monde. Mais si le nombre de cas augmente, forçant certaines parties du pays à se refermer, on peut supposer que le redémarrage de l'économie américaine sera également retardé.

La performance modérée du dollar américain est également le reflet des procès-verbaux du FOMC de mars, programmés et non programmés. Leurs perspectives économiques se sont fortement détériorées le mois dernier et leurs projections économiques ont été sensiblement revues à la baisse, ce qui n'est pas surprenant si l'on considère que la banque centrale a agi rapidement pour réduire les taux d'intérêt à zéro et relancer l'assouplissement quantitatif. Cela dit, l'impact sur le dollar a été nominal car les perspectives de la banque centrale ont été largement escomptées par le marché.

Demain, nous pourrions assister à de grands mouvements de devises. Le dollar américain reste au centre de l'attention avec la publication des chiffres sur les demandes d'allocations chômage, l'inflation et le sentiment des consommateurs. Entre la baisse des prix du pétrole et un dollar fort, l'IPP devrait glisser. L'indice du sentiment de l'Université du Michigan devrait également chuter fortement, car les États se mettent en mode d'immobilisation. Mais l'accent sera mis sur la réunion de l'OPEP. Les prix du pétrole ont baissé de 50 % depuis le début de l'année, après que l'Arabie Saoudite ait augmenté sa production. Les investisseurs seront impatients de voir si la guerre des prix entre l'Arabie Saoudite et la Russie se terminera par un accord de toutes les parties pour réduire la production mondiale de 10 millions de barils. Tout semble indiquer que c'est le cas, car le président russe Vladimir Poutine semble vouloir jouer le jeu, mais on ne sait pas très bien ce que ressent l'Arabie saoudite. Ce sera une réunion cruciale pour le marché du pétrole, le dollar canadien et l'appétit probable pour le risque. À bien des égards, elle pourrait supplanter l'impact des chiffres du marché du travail canadien, qui doivent également être publiés demain. Compte tenu de la forte baisse de la composante emploi de l'indice PMI IVEY, des pertes d'emplois significatives sont attendues pour le mois de mars. Si l'OPEP laisse la production inchangée et que les données sur le travail sont faibles, nous pourrions voir l'USD/CAD se diriger vers un retour au-dessus de 1,42. S'ils réduisent la production, l'USD/CAD pourrait descendre en dessous de 1,40.

Les dirigeants du G20 se réunissent également pour discuter des urgences sanitaires et économiques causées par COVID-19. De nombreux dirigeants souhaitent une action coordonnée et si des mesures pourraient être prises sur le front des soins de santé, notamment une augmentation des dépenses de santé, très peu de coordination est attendue sur le front économique.

En attendant, la monnaie la plus faible hier a été l'euro, qui a été frappé de toutes parts. L'Espagne a enregistré la plus forte augmentation quotidienne de cas de coronavirus et de décès en quatre jours. La BCE a déclaré qu'elle avait l'obligation de maintenir les taux bas pendant une longue période, tandis que les principaux instituts de prévisions économiques allemands prévoient une contraction de l'économie pouvant atteindre 10 % au deuxième trimestre. La production industrielle, le commerce et le PIB mensuel du Royaume-Uni doivent être publiés ce jeudi et, avec la chute de l'indice des prix à la consommation dans le secteur manufacturier, les ventes au détail et l'affaiblissement de l'activité commerciale, une série de chiffres plus faibles est attendue, ce qui pourrait relancer la chute de la livre sterling.