L'action du premier brasseur mondial affiche un repli de l’ordre 7% depuis le début de l’année et de près de 20% sur un an. Le titre ne manque pourtant pas d’atouts et reste digne d’achat, selon une majorité d’analystes. Explications.
L’Amérique du Nord et la dette, deux points faibles
La publication fin octobre des derniers résultats trimestriels moins bons que prévu, a entraîné une dégringolade de l'action en Bourse et rendu les investisseurs nerveux.
C'est principalement les ventes en Amérique du Nord (-6,2% en rythme annuel sur le seul troisième de l’année 2017), le marché le plus important d’AB InBev qui ont déçu. Les investisseurs sont par ailleurs préoccupés par l'endettement du groupe qui représentait 4,5 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda), un niveau considéré comme délicat.
L'inquiétude sur la situation financière d'AB Inbev est toutefois à rélativiser : AB Inbev est noté A- auprès de S&P, une note attribuée à des groupes qui présentent des profils financiers de bonne qualité.
Le brasseur, qui a nommé un nouveau directeur à la tête de la division «Amérique du Nord», ne manque pas d'atouts, comme par exemple : des ventes solides en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, une politique de ‘premiumisation’ (les bières premium offrent des marges plus élevées), une position de leader sur plusieurs marchés en forte croissance, un beau bénéfice par action au troisième trimestre de 1,31 dollar (0,83 un an avant) et des prévisions de synergies de coûts liées à l’intégration de SABMiller relevées à 3,2 milliards contre 2,8. Et AB InBev devrait aussi tirer profit d’événements sportifs majeurs, tels les Jeux olympiques en Corée du Sud ou la Coupe du Monde en Russie, pour augmenter ses volumes.
Autant d’éléments qui expliquent sans doute le scepticisme des analystes face à la baisse de l’action et qui les motivent aussi à rester majoritairement optimistes. En effet, 26 des 37 experts suivis par Bloomberg recommandent l’action à l’achat. Huit conseillent de la conserver et trois de la vendre. L’objectif de cours moyen est de 107,10 euros (+23% par rapport au cours actuel).
Ajoutons qu’entre-temps, AB InBev (qui affiche un rendement du dividende de 4,4%) a versé 1,60 euro brut par action le 14 novembre au titre de dividende intermédiaire.
Les résultats au 31/12/2017 seront publiés ce jeudi 01 mars.
Plus de 3% de rendement en dollars
Sur le plan obligataire, AB InBev, qui considère que sa structure de capital optimale est un ratio endettement net / Ebitda aux alentours de 2x, ne rencontre guère de difficultés pour refinancer une dette libellée à plus de 60% en dollar.
Début janvier, le brasseur a levé 4,5 milliards de dollars répartis sur trois souches obligataires, dont une à taux fixe de 2%, ce qui lui a permis notamment de rembourser deux obligations arrivant à échéance en 2019 et rémunérées par un coupon de 7,75%.
Parmi les emprunts les plus intéressants d’AB InBeV sur le marché secondaire, épinglons cette obligation de moins de 5 ans libellée en dollar au coupon de 2,5%. Elle est disponible sous le pair et présente un nombre limité de jours d’intérêts courus. Il y a moyen de l’acheter à 97,33% du nominal, correspondant à un rendement de 3,16%. Sa coupure est de 1.000 dollars et son rating «A-» chez Standard & Poor's.
Pour rappel, les investisseurs (personnes physiques) résidents belges ont tout intérêt à chercher des obligations se traitant en-dessous ou proche du pair (voir à ce sujet notre article traitant de la fiscalité des obligations) et pour lesquelles le nombre de jours d'intérêts courus est limité.