Nouvelle séance catastrophique pour Fagron à la bourse de Bruxelles et sur le marché secondaire. L’obligation (4,75% - 2017) du groupe vient de toucher un plus bas historique à 70% du nominal à la vente, pour un cours de 80% à l’achat. Les écarts sont donc importants.
En conséquence, le rendement annuel de l'obligation s’envole et dépasse désormais 20%. La coupure de l’obligation est fixée à 1.000 euros. Il n’y a pas de rating disponible.
Retrait des repreneurs potentiels
Les investisseurs ont très mal accueilli les informations publiées dans la presse flamande selon lesquelles les candidats à la reprise du groupe « avaient tous plié bagage ».
Pour rappel, en marge de la publication de ses résultats trimestriels le 9 octobre dernier, le spécialiste des préparations magistrales pour pharmacie avait indiqué l'ouverture de discussions avec un nombre limité de repreneurs potentiels.
L’information avait résonné de manière positive dans le marché. Selon MergerMarket qui est généralement bien informé dans les fusions et acquisitions, trois à quatre fonds de private equity s’étaient portés candidats au rachat de Fagron. Parmi ceux-ci, Cinven faisait figure de favori. Ce dernier avait déjà tenté de racheter la société pharmaceutique en 2012.
Mais dans le Standaard ce lundi matin, on apprenait que les repreneurs avaient plié bagages, en raison des nombreuses incertitudes qui planent sur l'entreprise pharmaceutique.
Toujours le Standaard, l'endettement de Fagron, faute d'argent frais apporté par de nouveaux propriétaires, va désormais dépasser la limite convenue de 3,25 fois l'excédent brut d'exploitation (EBE), ajoutant que cela pourrait contraindre le groupe à une augmentation de capital.
L'action perd plus de 40% en deux jours
En cours de séance hier, la FSMA a préféré suspendre la cotation de l’action Fagron dans l’attente d’un communiqué de l’entreprise, tandis que le titre perdait au moment de sa suspension 33%.
En début d'après-midi, la direction du groupe belgo-néerlandais a démenti les informations du Standaard, précisant que les discussions avec les potentiels repreneurs n’étaient pas terminées, tout en reconnaissant qu’elles étaient laborieuses.
L’action a ensuite repris sa cotation clôturant finalement sur une baisse de 36% à 10,10 euros. En début d’après-midi, l'action perdait encore plus de 10%.