De nouvelles informations positives au sujet des discussions commerciales Chine-USA ont pu être relevées le weekend dernier.
A l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale samedi, le secrétaire au Trésor US Mnuchin a déclaré : «Nous avons l'espoir de nous rapprocher de la dernière ronde de discussions pour trouver une conclusion aux problèmes » encore irrésolus, se refusant toutefois à envisager une date précise pour la signature d’un accord.
Les USA et la Chine de plus en plus proches d'un accord commercial
Plus précisément, des avancées récentes auraient été faites en ce qui concerne les mécanismes de vérification de l’application de l’accord, et également en ce qui concerne les sanctions en cas de non-respect des engagements.
Les Etats-Unis plaident en effet depuis plusieurs mois pour mettre en place une solution qui permette de s’assurer que la Chine tiendra parole, et qu’elle sera sanctionnée si ce n’est pas le cas.
Selon les propos tenus par Mnuchin au cours du weekend, les USA accepteraient une réciprocité de ce principe, ce qui pourrait effectivement aider la Chine à accepter de telles mesures au sein de l’accord.
Il se murmure également, selon le Wall Street Journal, que les deux pays pourraient inclure à l’accord commercial un pacte de non-manipulation des devises, un autre sujet cher aux USA dans leurs négociations, Trump ayant souvent accusé l’Empire du Milieu de dévaluation compétitive.
Enfin, les Etats-Unis auraient également décidé de ne pas se montrer trop exigeants avec la Chine sur le sujet des réductions d’impôts et subventions accordées par l’Etat à certaines industries (conférant ainsi un avantage injuste à ces industries chinoises), en vue d’augmenter la probabilité d’arriver à un accord.
Ces pratiques sont en effet étroitement liées à la politique économique intérieure de la Chine et à la protection de secteurs stratégiques, des sujets sur lesquels les concessions sont plus difficiles.
En d’autres termes, les signaux positifs s’accumulent, et les barrières tombent. Après des mois de négociations il semble donc désormais réaliste d’anticiper un accord à horizon plus ou moins 1 mois.
L'Europe et le Japon, prochains champs de bataille de la guerre commerciale de Donald Trump?
La question qui se posera ensuite est "où la guerre commerciale de Donald Trump va se déplacer ?" L’actualité récente suggère deux champs de bataille potentiels : L’Europe, et le Japon.
En ce qui concerne l’Europe, Donald Trump n’a pas été avare en menaces envers la Zone Euro la semaine dernière, notamment en raison des subventions accordées à Airbus (PA:AIR), qui confèrent à l’avionneur européen un avantage jugé déloyal par rapport à son concurrent US Boeing (NYSE:BA).
Le secteur automobile européen est également dans le collimateur du président US, comme on a pu le constater avec de nombreuses déclarations et menaces de tarifs douaniers sur les importations véhicules européens aux USA.
Des discussions vont donc prochainement s’engager, comme l'a confirmé le vote des gouvernements européens à une écrasante majorité en faveur du mandat de négociations proposé par la Commission européenne. Cela devrait fournir un autre sujet de préoccupation aux traders, à moins que Donald Trump n’agisse plus vite que prévu et prépare déjà des barrières douanières à l’encontre de l’Europe…
L’autre cible potentielle est le Japon. Les négociations entre les deux pays se poursuivent également, et concernent là aussi en grande partie le secteur automobile, Donald Trump ayant également menacé le Japon de taxer ses importations de véhicules aux USA.
Les négociations devraient également concerner les devises, comme l’a rappelé Mnuchin ce weekend : « Je pense que nous voudrons nous assurer que quel que soit l’accord commercial, il y ait des dispositions sur la monnaie, comme nous l’avons fait pour » l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique.
En conclusion
En d’autres termes, la guerre commerciale n’est pas encore terminée, et d’autres champs de bataille sont à prévoir.
La bataille la plus importante de Trump, avec la Chine, semble être sur le point de se terminer, et l’attention du président US devrait rapidement se focaliser sur l’Europe et le Japo, une fois le dossier chinois (momentanément) refermé.
Les enjeux en termes d’impact sur l’économie mondiale, bien que moins importants que dans le cadre de la guerre commerciale avec la Chine, pourraient se révéler significatifs. Dans le cas du Japon, on relèvera par exemple que les échanges avec les USA représentent 30% du PIB mondial.
Quant à l’Europe, déjà en difficulté avec une croissance moins solide qu’aux Etats-Unis, il semble qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour que la région bascule dans la récession, et une guerre commerciale avec les Etats-Unis pourrait être un facteur largement suffisant…
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