Symbole d’une guerre commerciale qui s’enlise, l'emblématique fabricant américain de motos Harley-Davidson défraye actuellement la chronique, voyant au passage son cours de bourse chuter à Wall Street.
Lundi soir, la marque iconique américaine a fait savoir qu’elle allait transférer une partie de sa production en dehors des États-Unis. Une décision qui vise à contourner les droits d’importation sur les motos décidés par l’Union européenne, en représailles aux taxes imposées par Washington sur l'acier et l'aluminium importés.
Dans les faits, Bruxelles a décidé de faire passer de 6 à 31% les taxes douanières sur les produits américains entrants sur le marché européen, renchérissant d’environ 2.200 dollars le prix au détail de chaque « Harley ».
Évaluant l'impact annuel de cette hausse entre 90 et 100 millions de dollars, la direction du constructeur a dès lors décidé de transférer une partie de sa production américaine vers des usines à l'international.
Harley-Davidson précise que ce transfert de production nécessitera de l'investissement supplémentaire sur les sites en dehors du territoire américain, et qu'il pourrait prendre au moins neuf à 18 mois avant d'être pleinement achevé.
On notera que sur les 242.000 motos écoulées l’an dernier par le groupe de Milwaukee, environ 40.000 unités ont été vendues sur le vient continent, faisant de ce dernier le second marché mondial de la marque emblématique.
Trump « déçu et surpris »
Selon Donald Trump, la guerre commerciale ne serait toutefois « qu’un prétexte » à cette délocalisation.
« Plus tôt cette année, Harley-Davidson a indiqué qu’il délocaliserait la plupart de ses opérations sur le site de Kansas City en Thaïlande. C’était bien avant que les taxes douanières ne soient annoncées », a critiqué le Président américain.
Visiblement en colère, le résident de la Maison-Blanche a ajouté, toujours sur Twitter (NYSE:TWTR), que « si Harley-Davidson bougeait, ce sera le début de la fin (...) Ils seront taxés comme jamais ».
Harley Davidson est pour rappel basé au Wisconsin, non seulement l'un des États clés qui ont fait la victoire de Donald Trump en 2016, mais aussi l'État de Paul Ryan, le chef des républicains à la Chambre des représentants.
Rendements obligataires en hausse
Dans ce contexte, Harley-Davidson, dont les motos symbolisent le « biker » à l'américaine, a chuté de 6% lundi à la bourse de New York, une contre performance qui porte à plus de 20% la baisse du titre cette année.
Sur le marché secondaire, il est possible de tabler sur un rendement annuel supérieur à 3% en dollar via l'emprunt à deux ans du constructeur.