Alors qu’un accord sur le Brexit pourrait tomber d'ici novembre selon Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne, la livre sterling tire profit des avancées des négociations.
En déplacement en Slovénie ce lundi, à l’occasion d’un forum international à Ljubljana, Michel Barnier a déclaré qu'il était réaliste d'envisager un accord entre le gouvernement britannique et l'Union européenne sur les modalités du Brexit à un horizon de six à huit semaines.
Rappellant que le Royaume-Uni avait décidé de quitter en mars de l'année prochaine l’UE, le français estime qu’en tenant compte du temps nécessaire au processus de ratification par la Chambre des communes d'un côté et le Parlement/Conseil européen de l'autre, "nous devons arriver à un accord avant début novembre".
A la veille du week-end, Michel Barnier prévenait pourtant que « des éléments clés du plan britannique sur les relations commerciales post-Brexit étaient toujours inacceptables ».
Le négociateur faisait notamment valoir que l’Union Européenne n'accepterait pas les propositions de Londres sur la création d'une zone de libre-échange pour les biens industriels et la possibilité que le Royaume-Uni collecte des droits de douanes sur les biens entrant sur son territoire.
Pour Barnier, cela remettrait en question l'intégrité même du marché unique. Des commentaires qui apportent en tous les cas de l'eau au moulin à ceux qui multiplient les critiques contre le plan défendu par la Première ministre britannique Theresa May, plan qui prévoit le maintien de liens commerciaux étroits avec l'Union Européenne.
C'est le cas de Boris Johnson, ancien ministre des affaires étrangères et partisan d’une rupture nette avec l’Union européenne. Selon Le Monde, la rumeur enflerait quant à sa volonté de renverser Theresa May pour prendre la tête d’un Parti conservateur divisé.
Dernièrement, Michel Barnier expliquait également que si 80% des termes du divorce avaient été approuvés, l'ensemble pourrait être compromis si aucun accord ne se dégageait concernant la frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et l'Irlande, membre de l'UE.
Londres, comme Bruxelles, s'oppose au rétablissement de contrôles frontaliers dans la zone, de peur de menacer le fragile accord de paix en Irlande du Nord, mais divergent sur les moyens de les éviter.
Hausse de la GBP et baisse du GILT
Les avancées et les déclarations du négociateur en chef européen sur le Brexit ont soutenu le cours de la livre sur le marché des changes ces derniers jours.
A l’équilibre depuis le début de l’année, la devise s’échange désormais à 1,12 euro pour une livre, contre 1,27 euro pour une livre à la veille du scrutin du 23 juin 2016.
Sur le marché de la dette, les déclarations du responsable ont été accompagnées par une hausse des taux des rendements obligataires, le Gilt britannique à dix affichant désormais un rendement de 1,47% (1% en début d’année).
Investir en livre ?
Pour l’investisseur qui souhaiterait parier sur une hausse de la livre, dont le repli s’élève encore à plus de 11% depuis le vote sur le Brexit, l’une des possibilités consiste à se positionner sur des obligations libellées en GBP.
Il pourra au passage, compter sur passage sur des niveaux de rendements supérieurs à ceux offerts par les obligations en euro.
Rappelons à ce titre que si le GILT à six ans s’affiche actuellement à 1,51%, ses homologues français et allemands s’élèvent respectivement à 0,7 et 0,40%.
Parmi les possibilités d’investissement, nous avons épinglé l’obligation émise par le constructeur allemand Daimler (DE:DAIGn), remboursable en 2023. Sur base d’un cours inférieur au pair, elle permet de tabler sur un rendement annuel supérieur à 2% jusqu’à l’échéance.
L’emprunt, accessible par coupures de 100.000 livres, est noté « BBB+ » par Standard & Poor’s, dans la catégorie investissement.