Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Il fait encore nuit noire à Washington, les négociations sino-américaines vont reprendre et personne ne sait ce qu’il en sortira… mais les indices boursiers européens ont entamé dès l’ouverture un rallye tellement algorithmique qu’il frôle la caricature: il suffit d’observer le comportement du CAC40 et de l’Euro Stoxx 50 entre 9h44 et 11h05.
Le CAC40 par exemple est passé de 5 577 à 5 637 (+60 points) sans avoir jamais reperdu une seule fois 0,1%.
Et la pente ascensionnelle est d’une perfection absolue… un “funiculaire haussier” qui trahit – en l’absence d’actualité concrète – l’un des cas les plus flagrants de programmation indicielle de l’année 2019.
En réalité, ceux qui viennent d’arracher le CAC40 de 5 450 vers 5 640 en trois séances ne se cachent même pas et le font savoir : il s’agit d’une “chasse aux stops” et d’une opération commando ciblant les vendeurs à découvert.
Cette hausse n’a strictement aucune justification fondamentale, et c’est pour cela qu’elle est dévastatrice. Comme il n’y avait aucune raison objective de voir les cours monter face à la multiplication des signaux pré-récessionnistes début octobre, les investisseurs étaient à 80% positionnés à la vente.
A la façon d’une partie de poker où les vendeurs ont en main un brelan d’as, un gros parieur double sa mise à chaque relance, comme s’il venait de tirer un carré de rois… et les autres joueurs se couchent les uns après les autres.